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Somme affectée
2 478 €

Statut
Souscription terminée

Théâtre de nombreux affrontements entre les catholiques et les protestants, qui ont souvent causé la perte ou la disparition de trésors du patrimoine religieux, la ville de Meaux n’en a pas moins réussi à garder de précieux secrets dans l’enceinte de ses murs. Ayant survécu aux révolutions et aux saisies, les manuscrits du trésor de la Bibliothèque Diocésaine en sont la preuve, notamment un Livre d’Heures enluminé, dissimulé au public depuis des siècles.

Un ouvrage rouennais

Daté du XVe siècle, ce livre d’Heures, livre de prières servant à la dévotion personnelle, appartient à une production typiquement rouennaise. En effet, les enluminures en spirale dans les marges, la richesse des couleurs, mais surtout les miniatures attribuées à Robert Boyvin, très actif à Rouen à cette époque, confirment sa datation.

Une œuvre sublime, mais qui courait un danger de conservation

La richesse de cet ouvrage confirme sa place parmi les œuvres les plus précieuses du trésor. Cependant, dissimulé aux regards pendant des siècles, ce manuscrit avait beaucoup souffert de l’humidité et de l’ombre. Certaines pages étaient gondolées et l’encre avait bavé par endroits, plus particulièrement sur les miniatures, les altérant gravement. Des feuillets et des marges avaient été déchirés, et le médaillon doré à l’arrière, représentant une Crucifixion, avait presque disparu du fait de la moisissure. Afin de redonner à ce joyau tout son éclat, une restauration a été décidée, notamment au niveau de la couverture. De plus, une conservation et une stabilisation de l’œuvre ont été réalisées, afin de la préserver pour les années à venir.

Un livre à l’histoire riche

Le livre d’heures de Rouen est passé par bien des mains, et a connu une certaine fortune avant de se retrouver dans les enceintes du trésor de Meaux. Des feuillets, écrits dans la première moitié du XVIIe siècle, font mention d’une certaine « Marie Pavy, demeurant à la paroisse Saint-Vivien de Rouen. Qui les trouverra, qu[’]i[l] les rapporte, l’on luy donera bon vin. » Un ex-libris rapporte deux autres possesseurs, un certain Jean Le Prevost, prêtre de l’église majeure Sainte-Croix de Bernay (Eure) en 1717, et « Joannis Battista Delarocque »

Bibliographie

Isabelle Delaunay, « Le manuscrit enluminé à Rouen au temps du cardinal Georges d’Amboise : l’œuvre de Robert Boyvin et de Jean Serpin », dans Annales de Normandie, 45e année n°3, 1995. pp. 211-244 Isabelle Delaunay, « Le manuscrit enluminé à Rouen au temps du cardinal Georges d’Amboise : l’œuvre de Robert Boyvin et de Jean Serpin », dans Annales de Normandie, 45e année n°3, 1995. pp. 211-244

Projet mené par Blandine Marcé, étudiante de l’École du Louvre

Le projet en images

Livre d’heures avant et après restauration