Nouvelle-Aquitaine, Vienne (86)
L’Isle-Jourdain, Église Saint-Paixent
Édifice
L’église Saint-Paixent, attesté depuis 1124 comme dépendance de l’abbaye bénédictine du Moutier-d’Ahun, a été le siège d’un prieuré observant la règle de Saint-Benoît jusqu’à la Révolution. Il devient un prieuré-cure au XVIIIe siècle avant d’être érigé en église paroissiale en 1866 et restauré peu après.
L’église présente des caractéristiques de l’époque romane. La partie orientale daterait de la première moitié du XIe siècle, tandis que la nef, plus récente, remonterait au milieu du XIIe siècle. L’édifice adopte un plan en croix latine avec une nef unique de trois travées, un transept doté d’absidioles hémicirculaires et un chœur à travée droite prolongée par une abside semi-circulaire.
La croisée du transept est surmontée d’une coupole octogonale sur trompes, initialement éclairée par deux baies. La nef, dont la voûte en plein cintre a été refaite entre 1876 et 1878, est couverte d’un berceau brisé. L’élévation ouest est marquée par un portail polylobé, caractéristique de l’art limousin. Le clocher, rehaussé au XIXe siècle, présente une base ornée d’arcatures. Des surélévations des murs au-dessus des corniches indiquent l’existence d’anciennes chambres de défense, probablement ajoutées aux XVe ou XVIe siècles.
Le portail polylobé témoigne de l’influence limousine dans la région. Malheureusement, l’érosion de la pierre a rendu illisibles les chapiteaux sculptés représentant l’Annonciation et la Visitation.
Le chapiteau roman de la croisée du transept, situé au nord, côté nef, illustre un symbolisme religieux fort avec des serpents entrelacés et un poisson parlant à une tête humaine, rappelant la lutte entre le Bien et le Mal.
La statue de la Vierge à l’Enfant, en calcaire polychrome, est une œuvre populaire, vénérée sous le nom de Notre-Dame de Saint-Paixent. Elle était portée en procession le jour de la Trinité jusqu’aux années 1960.