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Chapelle Saint-Pierre. La chapelle de Lespignan se situe sur un plateau au sud-est de la commune,  en  bordure  du cimetière. C’était jadis  un  prieuré-cure  dépendant  de  l’archiprêtré de Cazouls. En  1867,  elle  prit  pour  vocable  Notre-Dame  de Compassion   et celui de Saint-Pierre-aux-Liens fut transféré à la nouvelle  paroisse créée. Une tradition date du IXe s. la construction de l’édifice, à une époque  où  Charlemagne  aurait  fait   bâtir  dans le  Biterroi plusieurs églises de campagne. Dans une charte de 1156,  une église de Lespignan est mentionnée lors d’ une transaction  entre  Jean, prieur  de Cassan  et  Guillaume,  évêque  de  Béziers.  La  chapelle se  compose d ‘une nef unique à trois travées  reconstruite  au  XVIIe s.,  prolongée par un chœur d’une travée, légèrement surélevé, et d’une abside. Longue de  30 m  et  de  12 m  de  large,  l’église  est  orientée.  Le chevet, bâti au XIIe s., est légèrement désaxé vers le sud par rapport à la nef. Les doubleaux de la nef reposent sur des colonnes aux chapiteaux sans décor. En revanche, les chapiteaux  qui  portent  les  quatre arcs du chœur sont sculptés ; ce  sont  vraisemblablement  des  remplois. Leur décor en rinceau x évoque les chapiteaux  de  l’église Saint-Jacques de Béziers. Les chapiteaux historiés sur lesquels repose l’arc qui sépare le  chœur  du  chevet  semblent  très anciens.  Le  chœur et le chevet sont voûtés  en  pierre.  Dans  le  chevet  à  cinq  pans,  de part et d’autre de la fenêtre  d’axe,  s’ouvrent  deux  niches  profondes. Des fenêtres ont été ouvertes dans les deux derniers côtés du penta­ gone, au nord et au sud. Cette disposition constitue,  avec  celle  du chevet de la cathédrale d’Alec, un témoignage architectural peu courant en  Languedoc  méditerranéen.  Une  porte  en  plein  cintre, ornée d’un arc à sept  claveaux  moulurés  et  surmontée  d’une  rosace en brique, orne la façade occidentale. La nef  est  éclairée  par  deux fenêtres à double ébrasement, l’une au sud  et  l’autre au nord. En 1894, le voûtement en brique de la nef a été réalisé grâce à une souscription paroissiale. Une  porte  en  plein  centre,  aujourd’hui murée, s’ouvrait au sud dans la  première  travée  de  la  nef.  L’appareil du chœur et de l’abside est  très  soigné  tandis  que  celui  des  murs sud et ouest est plus grossier.  Sur  les  façades  sud,  est  et  nord  se lisent encore les arrachements des contreforts. L’édifice est couronné d’un cordon de  billettes  qui  court  le  long  des  murs  extérieurs  et  à l’intérieur du chœur et du chevet. Un campanile s’élève sur le mur pignon d’entrée, abritant une petite cloche  baptisée  en  1881.  Des fouilles archéologiques effectuées en 1993 ont  mis  à jour  les fondations du bâtiment révélant une nécropole du haut Moyen  Age. Encore récemment utilisé pour l’office des défunts, cet édifice est dans un mauvais état de conservation.  Pour  les  travaux  de  couverture et la confortation des structures, la Sauvegarde  de  l’Art  Français a accordé une aide de 80 000 F en 1994.

J.-F. D.

 

 

 

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