Bourgogne-Franche-Comté, Doubs (25)
Terres-de-Chaux et Froidevaux, Église Saint-Léger des Terres-de-Chaux, Les Mystères du Rosaire
Peinture
L’église paroissiale Saint-Léger des Terres-de-Chaux conserve dans sa chapelle latérale sud Les Mystères du Rosaire, toile insérée dans l’autel-retable du rosaire – plus ancien retable de la « Contre-Réforme » conservé en Franche-Comté (selon les connaissances actuelles de la documentation). Depuis la mise en place d’un système de chauffage particulier dans l’église, la couche picturale avait subi des altérations liées aux écarts de température élevés et rapides, qui menaçaient la lisibilité de l’œuvre.
Un cas unique en Franche-Comté
Original par sa composition et son iconographie, le tableau réunit de manière classique une Vierge à l’Enfant à Saint Dominique, mais surtout, Jean Courtois y a associé sainte Catherine de Sienne en stigmatisée, sainte Agate, un saint évêque et les saints martyrs de la Franche Comté – Ferréol et Ferjeux. L’œuvre se distingue ainsi de la production postérieure de tableaux représentant les « dons du rosaire ». Par ailleurs, des éléments plus énigmatiques situés au second plan ont fait l’objet d’une étude plus approfondie enrichissant ainsi la symbolique de cette œuvre singulière.
De la nécessité de la restauration
Des efforts de préservation entrepris par la commune ont permis de découvrir et de protéger des fresques du XVème siècle décorant les voûtes du chœur de l’église. Le tableau de Jean Courtois présentait un intérêt patrimonial évident au même titre que l’autel-retable dans lequel il s’insèrait, mais tous deux n’ont pu bénéficier de moyens nécessaires à leur bonne préservation. L’intervention d’un restaurateur a donc permis de redonner à l’œuvre toute sa lisibilité et la grandeur qu’elle méritait en travaillant sur le support, le châssis et la couche picturale.
Peintre non négligeable en Franche-Comté et père d’artistes non moins importants
Jean Courtois voit trois de ses fils devenir artistes. Jacques Courtois, peintre de batailles qui suivit un apprentissage auprès de Guido Reni et de l’Albani. Guillaume Courtois dont Le martyre de Saint-André orne l’église Saint-André du Quirinal construite à Rome par Le Bernin, et Jean-François Courtois. Jean Courtois a pu transmettre à ses fils les premiers éléments de leur art et leur donner des bases théoriques pour le développement d’un style singulier.
Bibliographie
René Duvernoy, article « L’église de Chaux-lès-Chatillon » , Franche-Comté et Monts-Jura, Besançon, fev. 1936, n°199 Gérard De Rieff, « Peintres Courtois, peintres comtois : une fratrie d’artistes engagés dans l’Eglise », Annales fribourgeoises, 2010, sté d’histoire du histoire du canton de Fribourg, 2010
Projet mené par Léa Dodane, étudiante de l’École du Louvre