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Statut
Souscription terminée

Une copie

Cette œuvre est une copie assez libre d’un tableau du XVII ème s. du peintre flamand Gerard Seghers. Le Repentir de saint Pierre est un sujet assez populaire et très représenté en peinture au XVII ème s.
En effet, suite au Concile de Trente, les peintres sont encouragés à représenter les saints qui sont des modèles pour les hommes et surtout qui montrent la voie du salut. Dans ce contexte, le repentir de saint Pierre acquiert une signification très forte puisqu’il montre un homme faillible, en train de se repentir et qui deviendra le « prince des apôtres ».

La copie est une pratique ancienne et très prisée jusqu’au début du XXème s. Une copie pouvait parfois coûter très cher, voire aussi cher qu’une œuvre originale. Depuis la Renaissance, les peintres peignent d’ailleurs des répliques de leurs propres œuvres pour satisfaire la demande.

Au XIXème s., par ailleurs, l’État commande beaucoup de copies d’œuvres fameuses pour les déposer dans des églises communales dans une volonté de « démocratisation de la culture ». Ce sont les dépôts d’Etat. Cette œuvre en est peut-être un.

Le repentir de saint Pierre

Il s’agit de la représentation du moment où saint Pierre, l’un des deux premiers disciples du Christ, se repent d’avoir renié le Christ. En effet, nous savons tous que le Christ fut trahi par Juda, mais nous savons moins qu’il le fut aussi, dans une moindre mesure cependant, par saint Pierre. Jésus le lui avait prédit : « En vérité je te dis, qu’en cette même nuit, avant que le coq ait chanté, tu me renieras trois fois »[1] . Et de fait, après l’arrestation du Christ, saint Pierre nia trois fois le connaître. Quand le coq chanta, saint Pierre, se rappelant les paroles du Christ, pleura amèrement. C’est la signification de la présence du coq sur le tableau : c’est le moment du repentir.

Ce sujet de notre tableau englobe trois épisodes en un : la prédiction du Christ à Pierre lui annonçant son reniement, le reniement de saint Pierre, puis son repentir effectivement représenté. Il évoque aussi indirectement le destin de saint Pierre, qui, suite à son repentir, continuera à prêcher l’Évangile, à rassembler des disciples et organisera l’Église romaine, dont il aurait été le premier évêque. Il deviendra le gardien du paradis [2], dont on aperçoit les clefs situées sous le coq dans notre tableau.

Cette œuvre nous parle de la condition humaine ou plutôt de la fragilité de l’homme. Pierre était un homme comme les autres, il voulait croire au Christ mais il était faible et c’est justement pour cela que le Christ l’a choisi pour fonder l’Eglise [3] et qu’il en a fait le « prince des apôtres ». Parce que c’était un homme commun, à l’image de l’humanité, un « Mr Dupont » du Ier siècle après JC. Courageux et vulnérable à la fois, engagé mais indécis.

A noter que l’église qui abrite ces tableaux porte le nom de Saint-Pierre-ès-Liens, une dédicace qui fait référence à l’emprisonnement de saint Pierre à Jérusalem par le roi Hérode. La présence de ce tableau de saint Pierre s’explique aisément dans une église qui lui est dédiée.

Bibliographie 

[1] Evangiles selon saint Mathieu et selon saint Jean
[2] Evangile selon saint Mathieu, chap. 16, v. 19 : « Je te donnerai les clefs du royaume des cieux »
[3] Evangile selon saint Mathieu, chap. 16, v. 18 « Je te dis que tu es Pierre, et que sur cette pierre je bâtirai mon Église »

Projet mené par Marie-Garance Girard, étudiante de l’École du Louvre

Le projet en images

Saint Pierre repentant avant et après restauration.