Le Fay-Saint-Quentin, Église Saint-Laurent

Église Saint-Laurent. La plus ancienne mention de la paroisse de Fay-Saint-Quentin remonte au milieu du XI^e s., sous l’épiscopat de Guy, évêque de Beauvais, quand les moines de l’abbaye de Saint-Quentin de Beauvais y établirent leur patronage, en même temps qu’un prieuré dont des vestiges de l’enclos subsistent dans les deux arcades brisées placées dans le prolongement vers l’ouest de l’église paroissiale.

Longue d’une trentaine de mètres, l’église actuelle comporte deux vaisseaux longs de quatre travées, le vaisseau principal au nord étant plus long d’une travée de chœur.

L’église primitive comportait un seul vaisseau correspondant aux quatre travées orientales du vaisseau septentrional : deux travées voûtées d’arêtes y précèdent une travée voûtée d’ogives avant la travée de chœur légèrement plus étroite. De petites baies en plein cintre ajouraient l’édifice au centre de chaque travée, au nord comme au sud. Les baies méridionales ont été obturées en partie lors du voûtement d’ogives du collatéral sud. Leur partie supérieure subsiste sous le versant sud du comble commun aux deux vaisseaux, sous une corniche à arceaux sous consoles qui se prolonge tout autour de l’église primitive avec ce décor soigné de bâtons rompus qui souligne également le pignon du mur de chevet. La charpente de l’église conserve des éléments anciens, assemblés à queue d’aronde, des dispositions primitives qui individualisaient chaque vaisseau. Des analyses plus détaillées des bois permettraient peut-être de préciser la chronologie de l’édifice. L’église dans son gros œuvre a pu être commencée à la fin du XI^e s. pour être achevée au plus tard vers le milieu du XII^e siècle. Toutefois, le triplet aux écoinçons percés d’oculi du mur de chevet est un aménagement du XIII^e s. qui a remplacé la baie primitive, fenêtre unique ou triplet.

Ultérieurement, au XVII^e s. au plus tard, un collatéral fut ajouté au sud de l’église, le long de la nef. Sur la voûte d’ogives de la troisième travée est gravée la date de 1631 avec le nom de Charles Taumas vicaire. Le bas-côté communique largement par des arcades brisées avec le vaisseau principal, tandis que de grandes fenêtres en arc brisé sont percées dans le mur gouttereau.

La travée occidentale des deux vaisseaux est une adjonction plus tardive encore qui pourrait remonter aux alentours de 1736, date à laquelle on mentionne des travaux d’agrandissement. Il est probable qu’on remonta alors contre le mur sud le portail du XII^e s. avec archivolte torique en plein cintre et tympan réticulé, qui devait se trouver initialement au pignon ouest du vaisseau principal.

Outre le soin apporté à la construction en moyen appareil, ou la logique à laquelle obéit une structure voûtée aux supports en étroite correspondance avec les voûtes d’arêtes ou d’ogives, il faut signaler les vestiges de décor peint soulignant les lignes des arêtes ou des arcs des voûtes, par des traits d’ocre rouge et d’ocre jaune sur blanc de craie qui dessinent également un appareil à faux joints réguliers.

La Sauvegarde de l’Art français a accordé une aide de 10 000 € pour la consolidation des voûtes et du chevet, la restauration de la charpente du clocher, et la restauration des contreforts nord.

Dany Sandron

Bibliographie :

Précis statistique sur le canton de Nivillers, arrondissement de Beauvais (Oise) [par L. Graves], s.l.n.d. (extrait de l’Annuaire de l’Oise, 1830), p. 52.

1. Woillez, Archéologie des monuments religieux de l’ancien Beauvoisis pendant la métamorphose romane, Paris, 1839-1849, p. 35-58.

Site internet www.fondation-patrimoie.org/fr/picardie-19.