Lauzerte, Église Saint-Sernin du Bosc

L’église de Saint-Sernin du Bosc est absolument isolée et presque oubliée dans un vallon agreste, d’accès difficile, appelé poétiquement « Combe du Miel ». Devenue église paroissiale après la Révolution, elle est située  sur  la  commune  de  Lauzerte.  Elle  relevait sous l’Ancien Régime du diocèse de Cahors et faisait partie des nombreuses possessions de l’abbaye de Moissac, dont elle dépendit jusqu’au XIII^e s. Elle fut ensuite cédée par les abbés de  Moissac  à l’évêque de  Cahors.  Elle  est  située  sur  l’un  des  nombreux  chemins de Saint-Jacques de Compostelle. C’est un édifice roman  de  proportions très modestes (longueur totale de 20 mètres), bâti en pierre de moyen appareil. L’abside semi-circulaire est voûtée  en  cul-de-four,  elle est précédée d’une travée de chœur plus large, couverte d’un berceau brisé. Les ouvertures  sont  peu  nombreuses,  l’abside  est aveugle, le chœur en possédait deux, celle du nord est masquée  par l’actuelle sacristie, la  nef  en  avait  deux  également ,  fort  étroites, elles ont été remplacées au sud par une ouverture trilobée. L’entrée principale au sud s’ouvre par une baie en tiers-point. La porte occidentale en plein cintre, de proportions modestes, a été longtemps murée et dissimulée par un  porche  rustique  pour  constituer  un  abri. Un clocher-mur à  pignon  triangulaire  surmonte  la  façade.  A  l’extérieur, le chevet,  très  harmonieux,  a  conservé  une  partie  de  sa  cor­ niche  primitive,  soutenue  par  des  modillons  sculptés  ornés   de   boules,  de  masques,  d’animaux,  etc.  L’architecte  en  chef  des Monuments  historiques,  dans  l’avis  favorable  à  la   protection  donné en 1979, jugeait l ‘édifice très représentatif du Quercy blanc. La commune de  Lauzerte  compte 1 529 habitants, mais  ossède  sur  son  territoire plusieurs  églises-chapelles  isolées.  Une  association  locale de sauvegarde est née  pour  sauver  l’édifice.  Les  travaux  de  gros œuvre, après étaiement et couverture provisoire, portaient sur la réfection  des  maçonneries,  la  couverture  définitive du  chœur,  la réfection des ouvert ures. Les travaux s’échelonneront sur plusieurs années. La  Sauvegarde  de  l’Art  Français  a  accordé  une  aide   de 40 000 F en 1994.

F. B.