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LA COMMUNE de Lamaids se trouve à la limite occidentale du département de l’Allier ; elle appartenait autrefois au diocèse de Bourges.

À 500 mètres d’altitude, isolée de toute autre construction, l’église Saint-Jean-Baptiste fut édifiée par les Templiers, puisque nous la trouvons citée dans le fameux procès qui mit fin à l’ordre. Après la disparition de celui-ci, la commanderie fut reprise par les Chevaliers de Saint-Jean. C’est peut-être à cette occasion que l’église fut placée sous le vocable de saint Jean-Baptiste.

C’est un monument de petite taille, édifié avec beaucoup de soin en granit gris, au XIIIe siècle. Il se compose de quatre travées se terminant par un chevet droit. Le volume haut et étroit, à un seul vaisseau voûté sur croisées d’ogives, se rencontre fréquemment dans l’architecture templière.

La mouluration des ogives présente un simple cavet et les clés s’ornent de rosaces. Les retombées des nervures de la voûte et des arcs formerets se font d’une manière assez originale : reçues sur un tailloir octogonal, elles sont en quelque sorte prolongées par un court faisceau de trois colonnettes, retombant lui-même sur un chapiteau à palmette engagé dans les murs gouttereaux et surmontant une fine colonne, elle aussi engagée, soutenue par des culs-de-lampe en forme de têtes, dont une féminine, hérités de la tradition romane.

Ponctués de solides contreforts rappelant ceux de l’église de la commanderie de Lavaufranche (Creuse) toute proche, les murs extérieurs conservent un aspect militaire dû aux origines du monument : le mur nord ne présente aucune ouverture et appartenait peut-être à l’enceinte fortifiée de la commanderie. Les murs est et sud sont percés de baies en plein cintre étroites et élevées ; au-dessus du portail sud, au niveau de la corniche du toit, subsistent les vestiges d’une bretèche. Deux colonnes, dotées de chapiteaux à crochet, encadrent la porte surmontée de voussures à arêtes vives, lui conférant un aspect gothique. Unique élément de décor à l’extérieur, le portail peut être rapproché de celui de l’église du prieuré de Reugny dans la vallée voisine du Cher.

Le mur ouest, très austère, est surmonté d’un clocher-mur à deux ouvertures en plein cintre qui, comme la baie haute et la porte très simple, témoigne de l’affectation paroissiale de l’édifice dans les années 1840.

Le jugement négatif porté par Mérimée, qui écrivit que l’église de Lamaids était pauvre et mesquine comme « toutes celles où l’on a employé cette pierre (le granit) : explique sans doute que cette église n’ait été protégée qu’à la fin du XXe siècle.

La commune a sollicité l’aide de la Sauvegarde de l’Art français qui lui a versé 4 726 € en 2000 pour l’aider à restaurer, du côté sud, la couverture de la nef et du chœur ainsi que la corniche, en conservant les vestiges de la bretèche.

A.R.

 

 

Le projet en images