Juilles, Ancienne grange cistercienne de Lagrange

La ferme de « Lagrange » de Juilles constitue un patrimoine agricole, technique, historique et architectural d’intérêt national certain. Elle appartient au corpus des granges monastiques et présente un caractère exceptionnel : c’est la seule en France qui met en oeuvre la terre crue massive.

description

La ferme de Lagrange a l’aspect d’une « tour défensive » aux proportions monumentales, qui se signale nettement dans le paysage vallonné de la Gascogne gersoise. Un socle bâti en terre massive, correspondant au rez-de-chaussée et au premier étage, est couronné d’un deuxième étage en colombage garni de torchis, en encorbellement sur consoles triangulaires. Un troisième étage existe sous combles.
Une toiture à quatre versants se rejoignant sur un court faîtage, en tuiles canal, fait culminer l’édifice aux environs de 13 mètres.

A l’origine de la grange monastique, les deux niveaux inférieurs étaient voués au stockage des denrées agricoles, dont la bonne conservation était assurée par la grande épaisseur des murs et le faible nombre de percements, garantissant une certaine stabilité thermique.

La fonction de résidence était reportée au troisième niveau, bâti en pan de bois garni de torchis, qui comprend trois grandes pièces desservies par un couloir traversant. Quelques menus aménagements opérés au XVIII^e siècle sont venus complétés le confort de ce niveau d’habitation, notamment une cheminée.

historique

La grange est probablement une dépendance de l’abbaye cistercienne de Gimont ou Planselve. Sur le cadastre de 1832, la ferme porte le toponyme Lagrange.

Parmi les granges dépendant d’abbayes cisterciennes, la grange de Juilles présente un caractère exceptionnel : c’est, depuis la destruction de la grange Lassale à Montech, la seule dans la région et au-delà où est mis en oeuvre un matériau unique : la terre crue massive.

Le cadastre de 1832 révèle que cet édifice principal appartenait à un ensemble plus vaste, avec des annexes plus modestes organisées autour d’une cour au sud, elles-mêmes partiellement entourées d’une mare ou d’un ancien fossé en eau. Ces vestiges étaient encore visibles dans les années 1990.

La ferme de « Lagrange » appartient à la même famille depuis 1903, dénotant un attachement particulier à cet édifice, transmis de génération en génération.

D’après une notice historique d’Alain Klein, architecte chez Architerre