Occitanie, Ariège (09)
Lagarde, Eglise de la Nativité-de-la-Vierge
Édifice
NB : La notice publiée ci-dessous est une notice provisoire, la notice scientifique étant en cours de rédaction.
Description
L’église est «enchâssée» dans le bâti du village de Lagarde et sa façade occidentale se situe dans la continuité des immeubles domestiques voisins.
L’édifice est à nef unique et s’achève par un chevet à pan coupé et reçevant des chapelles sur ses flancs nord et sud.
L’église se distingue également par son mur-clocher, construit en gré de Lagarde, et composé de cinq arcades abritant trois cloches, et surmontées d’un crénelage et d’une croix en pierre.
historique
La première mention de Lagarde remonte au Xe siècle.
Le village est connu pour son ensemble castral très important au Moyen Age et sous l’Ancien Régime, aujourd’hui réduit à de majestueux pans de ruine. (début de la construction au XIe siècle par les rois d’Aragon ; propriété au XVIIe siècle du Marquis de Mirepoix, surnommée le « Versaille languedocien ».) Il est classé MH en 1914.
Avant la croisade des Albigeois, Lagarde était une possession du comte de Barcelone et roi d’Aragon. En 1197 le comte de Barcelonne en fait donation à Guillaume de Lordat. On ignore aujourd’hui ce qu’était le château à cette époque.
A la fin de la croisade Simon de Montfort octroya le village de Lagarde et son château au maréchal des croisés, Guy de Lévis.
L’église paroissiale de Lagarde est citée dans les textes à partir de 1318. Elle a d’abord eu Rémy comme saint patron avant d’être dédiée à la Vierge. Plusieurs statues abritées dans des oratoires ou même nichées sur les façades des maisons évoquent aussi ce culte dans le village.
Les parties les plus anciennes et les plus remarquables concernent la porte ouest que l’on peut dater stylistiquement des XVIe ou XVIIe siècle. Réalisée en pierre de taille, elle présente un arc en portion de cintre avec des ébrasures moulurées en doucine successives.
Des travaux au XIXe et XXe siècles ont modifié l’aspect général de l’édifice : reconstruction et agrandissement du chevet et de la sacristie vers 1900. On devine les trois chevrons des armoiries des Lévis sur les sculptures extérieures du portail.
Les vitraux ont été réalisés en 1901 par Louis Saint-Blancat, « artiste industriel » toulousain renommé, inspiré par le Moyen Âge. L’un d’eux met en scène la mort de Joseph, entouré de Jésus et de Marie, à un moment où son culte, en tant que père nourricier et époux, est renouvelé. Il a été offert par Villary de Fajac, propriétaire du château de Sibra, qui s’est fait représenter agenouillé, mains jointes, dans la partie basse.
La date de 1834, correspondant à un remaniement de l’église, est peinte sur un arc doubleau de la voûte. Sur un autre, un cartouche arbore 1925 et le nom du peintre toulousain Baruteaud. Charles Steelandt (1894-1994), issu de l’école de Bruges, serait aussi intervenu.
Sources : Pays des Pyrénées cathares