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Statut
Souscription fermée

Un coup de cœur a incité un amoureux du patrimoine à acquérir en 2002 cette chapelle rurale alors très délabrée et à la restaurer. Situé dans le hameau de Cosnay sur la commune de Lacs, au sud-est du département, ce petit édifice est cité pour la première fois en 1115 dans une bulle de Pascal II confirmative des bénéfices de l’abbaye de Déols ; un compte de décime mentionne en 1351 l’existence d’un prieuré mais l’histoire de cet établissement, dont la chapelle serait le seul vestige, nous demeure inconnue. Dépendant encore de l’abbaye de Déols au XVe s., la chapelle releva ensuite de la cure de Lacs, puis de celle de Briantes : en témoigne une requête de 1771 adressée par Jean Jouve, curé de Briantes, desservant la paroisse de « Lacs et Cosnet », au prévôt de La Châtre au sujet d’une fraude dont il avait été victime. Vendu comme bien national le 12 juin 1793, l’édifice fut acquis par Jean Bussière, laboureur du village pour 1 050 livres, puis, au XIXe s., il fut transformé en habitation et prolongé par une grange à l’ouest.

Le plan de cette chapelle est très simple : le vaisseau unique presque carré est terminé par un chevet à abside semi-circulaire, et couvert de tuiles canal en terre cuite posées directement sur l’extrados de la voûte. Le mur sud est percé d’une baie en plein cintre dont la hauteur a été modifiée lors de l’ouverture d’une porte rectangulaire qui donne aujourd’hui accès à la chapelle ; il est épaulé par deux contreforts dont celui du sud-ouest a été entièrement refait. Le mur nord, masqué en grande partie par un appentis, est composé d’un appareil à assises régulières en pierre de taille. Le chevet, implanté sur un empattement taluté, était éclairé par trois baies en plein cintre actuellement murées, et soutenu par des contreforts en larmier. Les murs sont couronnés d’une corniche supportée par des modillons d’une grande variété – têtes sculptées, billettes, copeaux ou encore simples corbeaux. Ce sont les seuls éléments de décor de cette chapelle.

A l’intérieur, le vaisseau, voûté en berceau brisé, est percé à l’ouest d’une arcade légèrement décentrée vers le sud. A l’est, il ouvre sur l’abside par un arc doubleau brisé retombant sur des piliers massifs à imposte chanfreinée. L’abside est voûtée en cul-de-four ; la cheminée, qui y avait été installée du temps où le bâtiment servit d’habitation, a été enlevée par le propriétaire actuel. Ce dernier poursuit patiemment la restauration de l’édifice : la toiture, le pignon nord-est et le contrefort sud ont été complètement refaits.

La Sauvegarde de l’Art français a donné 6 000 € pour la restauration de la couverture en tuiles et 1 000 € en 2017 pour l’étude préalable de nouveaux travaux.

Francesca Lacour

 

Bibliographie :

Arch. dép. Indre, D 656 : Fr. Deshoulières, Les églises de l’Indre, dactylographié ; G 729 ; 2 Q 154, 335.

Hubert, « Recueil général des chartes intéressant le département de l Indre », Revue archéologique, historique et scientifique du Berry, mars-avril 1901, n° 113, p. 139.

Hubert, Dictionnaire historique… de l’Indre, 2e éd., Paris, 1985 (coll. Bibliothèque de la Sauvegarde de l’Art français, p. 99 (1re éd. Paris, 1889).

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