Bourgogne-Franche-Comté, Jura (39)
La Tour-du-Meix, Église Saint-Christophe
Édifice
DESCRIPTION
L’église comprend le clocher-porche, une nef de 4 travées voûtées en berceau brisé de style gothique, un choeur plus bas que la nef avec deux travées à chevet plat et couvert par des croisées d’ogives aux armes de Pierre Morel. La nef de belles proportions et large d’environ 7 mètres, s’élance d’une manière inhabituelle pour ce genre d’édifice. Quatre travées sont distinguées par des pilastres à imposte portant les doubleaux ; du sol au sommet, leurs angles se creusent d’un cavet qui les adoucit sans atténuer leur vigueur.
Les murs, dressés sur quelque 5 mètres avant la naissance de la voûte et épais d’ 1 m 10, sont percés au sud seulement de fenêtres en tiers-point ; ils se continuent par un berceau brisé sobre et élégant. La première travée est occupée par une tribune, reposant sur deux piliers octogonaux et trois voûtes d’ogives montées sur de petits culots ; à l’ouest, le porche sous clocher, au berceau surbaissé, ouvre uniquement vers la nef. La dernière travée de celle-ci, au sud, donne sur la chapelle de 1463, voûtée d’ogives retombant sur des bustes d’anges à chevelure bouclée et col quadrillé, ayant en mains des phylactères ou un écusson ; un autre déroule l’inscription du fondateur, deux servent de socles aux statues ; un lavabo en accolade, une fenêtre flamboyante complètent cet ensemble, homogène sauf la baie sud marquée 1730.
La nef, de persistance romane, fut insérée entre le choeur de 1443, la chapelle greffée en 1463, et la tribune gothique sans doute aussi de 1443 ; bien entendu, cette dernière pourrait s’être ajoutée à un vaisseau déjà ancien. Cependant, un ensemble de détails manifeste une homogénéité de bout en bout : les nervures sous la tribune, comme toutes celles du chceur et de la chapelle, montrent un profil simple aux angles creusés d’un cavet. Le même cavet adoucit tous les arcs, du porche à l’arc triomphal : ceux de la nef, celui de la chapelle, et même le lavabo de celle-ci. Les deux portails symétriques de la travée ouest de la nef, bien en place, sont d’âge flamboyant ; le contrefort diagonal au sud-ouest du choeur a été partiellement intégré dans le mur de la nef ; les empattements, malgré leur hauteur différente, sont du même type, les contreforts aussi ; la corniche en quart-de-rond est analogue pour le choeur et la nef.
HISTOIRE
L’église est l’une des plus ancienne du Jura à avoir été citée. En 858, un acte de donation du seigneur Godabert au monastère de Condat confirme sa présence. En 1151, l’église et son prieuré figure sur une donation des biens faite par l’archevêque de Besançon Humbert à l’abbaye de Saint-Claude. Un prieuré a existé jusqu’en 1166 puis une familiarité (fraternité de 5 à 7 prêtres) eut une existence assez longue.
La propriété devint plus tard une résidence favorite pour certains abbés commendataires de Saint-Claude, qui y menaient grand train de vie : ainsi Pierre de La Baume, évêque de Genève, parrain en 1529 de la cloche qui porte son nom, Pierrotte la Joyeuse ; puis Philibert de Rye, aussi évêque de Genève, dont une inscription dans le chœur rappelle qu’il mourut ici en 1556. Mais c’est surtout l’abbé Pierre Morel, premier du nom (1443-1445), qui intéresse la construction : ses armoiries, de sable à trois losanges d’argent posées en fasce, timbrent les deux clés de voûte du chœur ; ce pourrait être les mêmes qui ont été martelées aux clés de la tribune. En 1780, l’architecte lédonien Augustin Desvernois effectue des réparations sur le clocher. En 1972, la voûte de la nef est couverte d’un enduit.
ILS EN PARLENT
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