milieu 12e siècle ; 2e moitié 14e siècle
Les vestiges du château fort de La Chèze, édifié au milieu du 12e siècle (entre 1180 et 1231) par Eudon II et remanié par Olivier de Clisson entre 1370 et 1400, puis par Jean II de Rohan, sont constitués de quelques éléments toujours visibles, parmi lesquels un donjon polygonal en partie ruiné, des fragments de courtine, la base de quatre tours circulaires, ainsi qu’un passage souterrain creusé dans le massif. Les anciens fossés ont été remblayés et transformés en promenade.
Le donjon octogonal fut construit à la fin du 14e siècle pour Olivier de Clisson, seigneur de la Chèze depuis 1370 par acquêt de la châtellenie de Josselin. Au cours du 15e siècle, le château de la Chèze est la principale résidence des Rohan qui y installent leur chambre des comptes. De grands travaux de renforcement de l’enceinte sont faits au 15e siècle pour les Rohan. En 1488, l’armée ducale, commandée par le maréchal de Rieux, investit le château. Après 1495, Jean II de Rohan aménage le château en résidence, en même temps qu’il reconstruit le château de Josselin. Au XVIème siècle, la place perd de son intérêt du fait de l’apparition des armes à feu. Vers 1628, sur les ordres de Richelieu, les tours sont démantelées comme à Josselin. En 1743, l’autorisation de dépecer le château au profit de la fabrique de Loudéac (les pierres vont servir à la construction de l’église) est donnée. En 1836, il subsiste 9 tours dont 5 apparentes. Vers 1857, les vestiges sont quasiment détruits en totalité.
En 1979, le château est vendu à la commune par la famille Thomas de la Pintière.
Plusieurs éléments du château sont encore visibles: un donjon polygonal en partie ruiné, des fragments de courtine, la base de deux tours circulaires et du chatelet d’entrée, ainsi que le passage souterrain creusé dans le massif schisteux. Subsistent également deux poternes superposées, vestiges probables d’une ancienne tour à l’angle Sud-Ouest, conduisant à un boyau donnant accès à la cour haute.
Ce donjon s’élève sur 17 mètres de haut. Il est formé de moellons de schiste et comporte deux niveaux intérieurs.
Il est aujourd’hui isolé car les murs de courtine ont disparu. La distribution verticale se faisait par une tourelle disparue contenant un escalier à vis.
Cette tour a été entièrement reprise en chemisant partiellement les restes après dommages, vues les meurtrières sans ouverture ronde et base, probablement au XIIIème ou au début du XIVème siècle, puisque déjà au milieu du XIVème siècle les meutrières avec ouverture ronde en base apparaissent.
La tour, comme les courtines attenantes, étaient construites sur un socle rocheux de schiste-ardoise, dont il forme aujourd’hui la base. Le 1er étage est voûté en dôme aplati sur une chambre octogonale, mais cette chambre a été remplie de maçonnerie probablement pour donner plus de résistance à la tour contre les canons du XVème siècle.
Le 2e étage est rond, avec des meurtrières sur chaque pan de la tour, et un dôme circulaire comme plafond. Ce dôme s’est effondré avec d’autres maçonneries sur le sol et le poids des débris a exercé une pression horizontale sur les parois, ce qui a entraîné des fissures.
Le 3e devait comporter un chambre au centre et des mâchicoulis sur corbelets et créneaux à l’extérieur.