Île-de-France, Paris (75)
Paris, Dôme des Invalides, L’établissement de l’Hôtel national des Invalides
Mobilier
En 2019, la Fondation Lazard Frères Gestion – Institut de France et la Sauvegarde de l’Art Français ont agi pour la restauration de cette toile monumentale. Un projet d’envergure pour soutenir l’Hôtel national des Invalides dans le cadre des célébrations de son 350ème anniversaire.
GENÈSE ET ICONOGRAPHIE DE L’ÉTABLISSEMENT DE L’HÔTEL ROYAL DES INVALIDES
En 1710, Pierre Dulin est chargé de la conception d’un carton de tapisserie représentant la fondation des Invalides en 1671. Cette commande tardive témoigne de l’attachement croissant de Louis XIV envers cette institution charitable et juste, en laquelle il voyait « La plus grande pensée de son règne ».
Achevé en 1715, le carton peint de L’Établissement de l’Hôtel des Invalides donne naissance en 1725 à une tenture tissée par la manufacture royale des Gobelins.
Au sein de l’oeuvre, l’établissement est symbolisé par un plan présenté au Roi et au Dauphin – surmontés par la Renommée – par le marquis de Louvois, secrétaire d’Etat à la Guerre, soutenu par les figures allégoriques de Minerve et du génie de l’Architecture et vers lequel une Victoire ailée guide un groupe de soldats invalides.
Cette représentation synthétise plusieurs épisodes chronologiquement distincts, de la présentation des plans au Roi en 1670 à la consécration solennelle de l’église en 1706, en passant par la pose de la première pierre en 1671 et l’accueil des premiers invalides en 1674. Elle rassemble, autour de la figure magnifiée du monarque, celles des hauts personnages associés au grand dessein des Invalides, mais aussi à l’Histoire de France en général – maréchal de Turenne, Grand Condé, marquis de Louvois, maréchal de Luxembourg, Monsieur, frère du roi, Libéral Bruant et Jules Hardouin-Mansart – tout en rendant hommage aux simples soldats auxquels l’institution des Invalides offre soins et considération.
UN BESOIN DE RESTAURATION IMPORTANT
Entreposée dans les réserves du musée de l’Armée, l’oeuvre n’était plus accessible au public. Recouverts d’un vernis devenu opaque, les mastics et repeints des restaurations précédentes étaient craquelés, oxydés et visibles à l’œil nu : dénivelés, matités, tons désaccordés altéraient la lisibilité de l’oeuvre tandis que des soulèvements localisés pouvaient entraîner de nouvelles pertes de la couche picturale. La planéité de l’oeuvre était par ailleurs compromise par des cloques et déformations du support, désordres qu’une intervention d’urgence, en 2003, n’avait pu qu’atténuer. Cette nouvelle restauration a permis de rendre au tableau sa splendeur d’antan.
COMITÉ SCIENTIFIQUE
Un comité scientifique a été réuni afin d’établir un protocole de restauration. Les premières constatations ont pu être faites en septembre 2019 ainsi que les premières préconisations en matière de conservation préventives.
Ce comité a été piloté par Mme Ariane James-Sarazin, Directrice-adjointe du musée de l’Armée et Directrice des Collections, et constitué de :
- Mme Sylvie Le Ray-Burimi, conservatrice et chef du département Iconographie du musée de l’Armée ainsi que des équipes de conservations du musée de l’Armée.
- Mme Béatrice Sarrazin, Conservateur général du patrimoine, Chargée des peintures des XVIème et XVIIème siècles au Musée national des châteaux de Versailles et du Trianon.
- M. Matthieu Gilles, Conservateur en chef, Responsable de la filière peinture du Département Restauration du Centre de recherche et de restauration des musées de France.
- Mme Clarisse Delmas, Responsable de l’Atelier de Restauration des Peintures de Flore au Centre de recherche et de restauration des musées de France.
- M. Paul Barnoud, Architecte en Chef des Monuments Historique, en charge de l’Hôtel national des Invalides.
- Mme Marie-Agnès Férault, conservateur général du patrimoine, conservateur des monuments historiques, à la Direction régionale des affaires culturelles d’Ile-de-France.
Notice rédigée à partir des éléments du dossier fourni par le Musée de l’Armée Invalides