Occitanie, Haute-Garonne (31)
Jurvieille, Église Saint-Christophe
Édifice
La vallée de Larboust s’ouvre à l’ouest et au sud de Bagnères-de-Luchon, majestueuse vallée glaciaire dominée par les sommets des Pyrénées, paysage prenant d’un pays appauvri et dépeuplé. Jurvielle est une des plus petites communes de France, avec dix-huit habitants recensés, même si le tourisme, estival comme hivernal, apporte un surcroît de population et d’activités. Situé sur une terrasse du versant ensoleillé, le village ne comprend qu’une quinzaine de maisons.
Au centre du village, l’église Saint-Christophe est un édifice pour lequel on ne dispose que de peu de renseignements publiés , et son aspect architectural, s’il raconte une histoire de modifications successives et de remaniements, ne permet pas de l’inscrire ou le situer dans une typologie plus large. Jurvielle, semble-t-il, n’a jamais constitué une paroisse (diocèse de Comminges), mais dépendait du village voisin de Portet-de-Luchon. Poubeau, autre commune limitrophe, était dans le même cas, et l’une des rares données de l’histoire nous apprend que les trois villages, au XVIIIe s., rivalisaient entre eux pour abriter le siège paroissial. Jurvielle l’aurait accueilli entre 1738 et 1740, mais la construction du nouveau presbytère à Portet, à partir de 1780, devait faire pencher la balance définitivement en la faveur de ce dernier.
C’est, semble-t-il, vers 1853 qu’une importante campagne de travaux, dirigée par l’architecte Salles, a donné à cet édifice son aspect actuel. Il se compose de quatre parties correspondant à des ajouts successifs. Tout d’abord, la nef principale, avec son abside à trois pans, semble être la partie la plus ancienne : XVe ou XVIe siècle. Les bas-côtés sont dissemblables : celui du nord pourrait être du XVIIe siècle ; celui du sud a été reconstruit en 1853. Le clocher est une tour carrée hors œuvre, à l’ouest de la nef, dont le niveau inférieur est peut-être médiéval, tandis que l’étage des cloches, ouvert de baies géminées, date des travaux du XIXe siècle.
Entre 1893 et 1900, d’autres travaux dirigés par l’architecte Dabos permirent de reconstruire la sacristie et de dégager l’espace au nord de l’église. Le décor intérieur, et notamment les ouvrages en bois donnent son caractère à l’édifice et ont motivé sa protection . Le bas-côté sud possède des voûtes en plâtre sur lattis mises en place au milieu du XIXe siècle. Des retables décorent les autels : celui du chœur date du XVIIIe s. ; celui du bas-côté nord peut être daté du début du XVIIe.
L’église possède un intéressant mobilier de la fin du Moyen Age, un saint Christophe, titulaire de l’église, du XIVe s., portant un Enfant Jésus malheureusement altéré (MH) et une Vierge à l’Enfant assise, du XVe, polychrome .
Pour la campagne de travaux concernant la restauration de la couverture (à l’exception du clocher), celle de la charpente et de la voûte lambrissée, la Sauvegarde de l’Art français a apporté une somme de 9 000 €.
Olivier Poisson
Bibliographie :
A. Letellier, Étude préalable (2002).