Janailhac, Église Saint-Eutrope

ÉGLISE paroissiale est dédiée à saint Eutrope. Au XVIIe siècle, la cure était unie à la cathédrale de Limoges. La situation antérieure était probablement la même et c’est sans doute à l’initiative de l’évêque de Limoges que l’église fut construite au XIIIe siècle. Celle-ci eut à souffrir des guerres du XIVe. Le chœur a été repris à la fin du XVe s. et des chapelles ajoutées à la même époque de chaque côté de la seconde travée de la nef. L’une d’elles a été édifiée par les Corral, seigneurs du Mazet, pour leur servir de sépulture. Ce monument illustre bien les deux temps forts des chantiers en Limousin dans le domaine de l’architecture religieuse : le XIIIe s. et les reconstructions consécutives à la guerre de Cent Ans.

L’édifice est conforme au parti courant des paroissiales rurales dans la région : une nef unique de deux grandes travées et un chœur de deux travées moins profondes, terminé par un mur droit. Il a de bonnes dimensions (longueur 28 m, largeur 7,80 m dans œuvre). La nef a reçu des croisées d’ogives toriques. Le chœur, plus haut que la nef, est couvert de voûtes d’ogives prismatiques qui retombent sur des consoles sculptées de petits personnages : anges, marmousets porteurs d’instruments de musique… Sa seconde travée, qui tient lieu de sanctuaire, est couverte d’une voûte en étoile avec liernes et tiercerons. Du côté sud, une fenêtre du chœur a conservé un joli remplage flambloyant.

La chapelle nord possède une clef de voûte ornée des armes des Carrel : « d’argent à une croix pattée de gueules sur laquelle passe une bande d’azur ». Dans la chapelle sud, la clef de voûte est ornée d’une croix fleuronnée.

A l’extérieur, la façade occidentale présente un beau portail de type limousin du XIIIe siècle : ses trois voussures en cintre brisé retombent sur des chapiteaux-frises ornés de crochets formant retour sur les côtés.

Le haut de la façade a conservé une petite baie d’axe et quelques modillons, mais le clocher-arcade qui devait couronner la composition a disparu. Le clocher actuel est une grosse tour carrée accolée tardivement au flanc nord du chœur.

L’édifice possède, à l’intérieur, des vestiges de peintures murales classées (XVIIe s.) ainsi que divers objets protégés des XVIIe et XVIIIe siècles.

La Sauvegarde de l’Art Français a accordé 10 671 € en 2000 et 11 434 € en 2001 pour la réfection des façades de l’église et pour celle de la charpente et de la couverture du clocher.

J. Th.