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Au  pied  du  Vercors,  sur   une  terrasse alluvionnaire dominant l’Isère, l’église Sainte-Marie  apparaît  dans les textes en 1118 (Archives des  Bouches-du-Rhône, ms. de Chantelou). C’était  alors un  prieuré  de  l’abbaye de Montmajour. Ce bel édifice a été  étudié dans deux excellentes notices ; d’une part celle de Guy Barruol, d’autre parc celle de  P. Carlier, E. et F. Morin. Nous nous contenterons de les  résumer.  Les  travaux exécutés au  XIXe s. ont peu modifié la construction romane. L’abbé Moutier  (1831-1873) a surélevé le clocher d’un étage, bâti la chapelle Sainte- Lucie  puis  agrandi  la  chapelle de la Vierge qui existait déjà. C’est à  l’abbé Chabert  (1894- 1897) que l’on doit la  reconstruction de la façade occidentale que le Congrès Archéologique de France de 1857 décrivait dans un  état de  délabrement fâcheux mais avec  un  porche  « fort  curieux ». Cependant la plus grande  partie  de  la  construction romane, en bel appareil de tuf ou de molasse, a été conservée. «  L’intérieur  se compose d’une abside semi-circulaire voûtée en cul-de-four et éclairée à l’origine par une unique baie d’axe, très ébrasée intérieurement et extérieurement ; d’une travée de chœur (imposées à décor cordé) couverte d’ une  coupole  sur  trompes  qui  porte  le  clocher ;  enfin, d’une nef  de  quatre  travées  voûtée  en  berceau brisé reposant sur de grands arcs en plein cintre plaqués contre les murs gouttereaux  et portés par des doubleaux prenant appui sur six demi-colonnes ornées de chapiteaux historiés ou ornementaux  taillés dans la molasse…Il s’agit dans l’ensemble d’une sculpture assez fruste gui rappelle celle de Chantemerle-les-Blés » (G. Barruol), une église voisine. Contre le revers de la façade, une tribune  montée sur des ogives du XIVe s. coupe les dispositions de la nef. Les piliers sur lesquels retombent· les ogives sont ornés de  bas-reliefs  d’une  facture très archaïque. A l’extérieur, le chevet est la partie  la  plus  remarquable. Le puissant clocher est  très  caractéristique  des  clochers romans du Royans et de la basse vallée de l’Isère. Les travaux de rénovation entrepris par la commune, in citée par l’active association « Les Amis de Jaillans », ont concerné la couverture en très mauvais état qui a été entièrement reprise. La fâcheuse  pluralité des  matériaux : tuiles mécaniques,  plates  ou  romaines  en  béton, tôle ondulée, a été remplacée par des tuiles canal de couleur ocre ancien. Les chêneaux et descentes en zinc ont été changés. La modification à l’accès du clocher, pour le rendre moins  acrobatique, est réussie et discrète. La Sauvegarde de l’Art Français a accordé une  subvention de 80 000 F en 1994.

E. C.

 

 

 

 

 

 

Le projet en images