Auvergne-Rhône-Alpes, Drôme (26)
Jaillans, Église Sainte-Marie
Édifice
Au pied du Vercors, sur une terrasse alluvionnaire dominant l’Isère, l’église Sainte-Marie apparaît dans les textes en 1118 (Archives des Bouches-du-Rhône, ms. de Chantelou). C’était alors un prieuré de l’abbaye de Montmajour. Ce bel édifice a été étudié dans deux excellentes notices ; d’une part celle de Guy Barruol, d’autre parc celle de P. Carlier, E. et F. Morin. Nous nous contenterons de les résumer. Les travaux exécutés au XIXe s. ont peu modifié la construction romane. L’abbé Moutier (1831-1873) a surélevé le clocher d’un étage, bâti la chapelle Sainte- Lucie puis agrandi la chapelle de la Vierge qui existait déjà. C’est à l’abbé Chabert (1894- 1897) que l’on doit la reconstruction de la façade occidentale que le Congrès Archéologique de France de 1857 décrivait dans un état de délabrement fâcheux mais avec un porche « fort curieux ». Cependant la plus grande partie de la construction romane, en bel appareil de tuf ou de molasse, a été conservée. « L’intérieur se compose d’une abside semi-circulaire voûtée en cul-de-four et éclairée à l’origine par une unique baie d’axe, très ébrasée intérieurement et extérieurement ; d’une travée de chœur (imposées à décor cordé) couverte d’ une coupole sur trompes qui porte le clocher ; enfin, d’une nef de quatre travées voûtée en berceau brisé reposant sur de grands arcs en plein cintre plaqués contre les murs gouttereaux et portés par des doubleaux prenant appui sur six demi-colonnes ornées de chapiteaux historiés ou ornementaux taillés dans la molasse…Il s’agit dans l’ensemble d’une sculpture assez fruste gui rappelle celle de Chantemerle-les-Blés » (G. Barruol), une église voisine. Contre le revers de la façade, une tribune montée sur des ogives du XIVe s. coupe les dispositions de la nef. Les piliers sur lesquels retombent· les ogives sont ornés de bas-reliefs d’une facture très archaïque. A l’extérieur, le chevet est la partie la plus remarquable. Le puissant clocher est très caractéristique des clochers romans du Royans et de la basse vallée de l’Isère. Les travaux de rénovation entrepris par la commune, in citée par l’active association « Les Amis de Jaillans », ont concerné la couverture en très mauvais état qui a été entièrement reprise. La fâcheuse pluralité des matériaux : tuiles mécaniques, plates ou romaines en béton, tôle ondulée, a été remplacée par des tuiles canal de couleur ocre ancien. Les chêneaux et descentes en zinc ont été changés. La modification à l’accès du clocher, pour le rendre moins acrobatique, est réussie et discrète. La Sauvegarde de l’Art Français a accordé une subvention de 80 000 F en 1994.
E. C.