Île-de-France, Seine-et-Marne (77)
Iverny, Église Saint-Martin
Édifice
Situé dans une plaine agricole du Pays de France, le village d’Iverny regroupe moins de 500 habitants. Après avoir appartenu aux Longuejoue au XVIe s., la seigneurie fut rattachée à celle du Plessis-aux-Bois et le village perdit sa maison noble.
L’église paroissiale d’Iverny est dédiée à saint Martin. Au IVe s., ce fils d’un officier romain, militaire lui-même avant de devenir évêque de Tours, passe pour être le premier évangélisateur de la Gaule. Ce vocable indique une fondation médiévale, ce que confirment les mentions de la paroisse d’Yverny dès le XIIIe siècle. Cependant l’édifice actuel ne présente pas d’éléments antérieurs à la reconstruction du XVIe s. que l’on doit peut-être à la famille Longuejoue. Des remaniements importants seront encore effectués au XIXe s. en deux campagnes : 1843 pour la partie supérieure du clocher et 1880 pour la nef à laquelle on ajoutera alors une sacristie adossée au chevet.
L’église s’élève le long de la rue principale et présente une façade principale – pignon ouest flanqué d’un gros clocher – assez austère. Le modeste portail carré surmonté d’un oculus et une petite fenêtre ogivale en sont les seules ouvertures. Les murs gouttereaux, en revanche, sont percés de fenêtres au tracé régulier qui éclairent chaque travée. On peut encore distinguer sur le chevet plat un grand oculus obturé. Enfin, dans le clocher qui semble si solidement épaulé par ses contreforts en équerre, la chambre des cloches est ouverte aux quatre vents par des baies en arc brisé, jumelées et munies d’abat-son. Une même mise en œuvre de moellons sous enduit se retrouve sur tous les corps de bâtiments et même sur les contreforts. Les travaux du XIXe s. avaient introduit de petites modénatures, principalement sur le clocher. Si les toits, fort simples, de la nef et des collatéraux sont couverts de tuiles, celui du clocher, très soigné avec sa flèche octogonale cantonnée de clochetons, est en ardoises.
À l’intérieur, la nef de quatre travées ouvre sur des collatéraux d’inégales dimensions par des grandes arcades qui reposent sur des piles rondes un peu irrégulières. Le clocher occupe en grande partie la première travée du collatéral nord ; à noter le contrefort qui interrompt la grande arcade… De jolies voûtes sur croisée d’ogives couvrent la nef, tandis que les collatéraux ont reçu, entre les arcs doubleaux, des voûtes en demi-berceau au nord et de simples plafonds rampants au sud.
L’église conserve peu de mobilier : une pierre tombale de 1760, une cloche, des fonts baptismaux à beaux godrons du XVIIIe s. et une Vierge à l’Enfant du XIVe s. en pierre polychrome, assez caractéristique des Vierges de Seine-et-Marne (classée M.H., 2 juin 1971).
Pour les travaux de consolidation du clocher, la Sauvegarde de l’Art français a accordé une aide de 10 000 € en 2010.
Chantal Waltisperger