Héricourt, Église Saint-Léger

L’église Saint-Léger était autrefois succursale de la paroisse voisine de Croisette. Elle est mentionnée en avril 1093 dans le cartulaire de l’abbaye d’Auchy-lès-Hesdin à l’occasion du don d’un tiers de la dîme par Anselme de Servins d’Héricourt. L’édifice actuel est beaucoup plus tardif. La nef passe pour avoir été construite au XVI^e s. par les seigneurs du lieu, les Servins d’Héricourt. C’est incontestablement la partie la plus ancienne ainsi qu’en témoignent les ébrasements moulurés des baies. Le reste de l’édifice appartient au XVIII^e s. et relève peut-être de la même campagne de travaux. Une inscription gravée sur un moellon retrouvé près de l’entrée du caveau donne la date de 1778 et les noms d’Eugène François Joseph et Louis François-Joseph de Servins (1710-1786). Les armoiries de ce dernier, associées à celle de son épouse Agnès Le Ricque (+ 1811), figuraient sur la baie aveugle au sommet de la tour. Le siècle suivant a ajouté une sacristie contre le pan central du chevet et des contreforts en brique pour étayer la nef.

L’église actuelle est une construction modeste, bâtie en pierre calcaire du pays. Le vaisseau unique, terminé par une abside à trois pans, est couvert d’une fausse voûte en anse de panier. Dans le chœur, un décor mouluré, en léger relief, simule pilastres et doubleaux. La première travée droite est flanquée au nord d’une chapelle seigneuriale édifiée à côté du caveau que les textes signalent sous le chœur. À l’ouest s’élève une haute tour barlongue, divisée extérieurement en quatre niveaux par des cordons, mais ne possédant intérieurement qu’un plancher au premier étage.

En 1998, le clocher a été frappé par la foudre, la Sauvegarde de l’Art français a participé aux travaux de réfection entrepris par la commune en accordant, en 2002, 15 245 €.

P. W.