Grand Est, Vosges (88)
Harmonville, Église Saint-Brice
Édifice
Au XVIIIe s., l’église Saint-Brice était rattachée à la cure d’Autreville, doyenné de Neufchâteau, diocèse de Toul. Elle était à la collation des chanoines de Saint-Euchaire de Liverdun, aujourd’hui en Meurthe-et-Moselle. L’édifice actuel a été construit en 1768 à l’instigation de Jean-Baptiste Panel, curé d’Harmonville et d’Autreville depuis 1763. Une pierre de fondation conservée dans le mur sud mentionne , ce qui est assez rare, les noms des entrepreneurs et de l’architecte du roi, résident à Metz » : Dominique George. On ne connaît qu’une autre église pouvant lui être attribuée, celle de Maizières, en Meurthe-etMoselle. Les deux entrepreneurs, Dieudonné Mariiez et Jacques Jérôme Prétot, sont d’ailleurs originaires de ce même village. Les archives attestent les nombreux travaux de réparations effectués durant la première moitié du XIXe s. et qui prirent fin avec l’achat d’une horloge (1841) et de trois cloches (1843). L’édifice est, comme bien souvent dans la région, une église- grange dont la nef plafonnée s’achève par un chœur de plan pentagonal voûté d’ogives. Nef et chœur sont couverts d’un toit à longs pans de tuiles mécaniques rem plaçant la tuile creuse initiale. La tour-clocher dans-œuvre est, quant à elle, couverte d’une flèche d’ardoise sur un égout de plan carré. Bâtie en moellon enduit – les pierres de taille étant exclusivement réservées à la façade – l’église est d’une grande sobriété que ne tempèrent ni les chaînes d’angle apparentes, ni le linteau en arc segmentaire mouluré du portail, ni l’élément de décor sculpté, peut-être un ancien oculus eucharistique (XVe s. ?) qui est inséré dans la maçonnerie du clocher. À l’intérieur, le chœur a conservé ses lambris de revêtement en bois. Les deux autels latéraux, les bancs aux accotoirs et pieds en bois tourné, la chaire à prêcher ornée de lambrequins et amortie d’un ange soufflant dans sa trompette, sont très vraisemblablement contemporains de la construction. L’église Saint-Brice conserve une statue de saint Roch (dernier quart du XVIe s.) provenant d’une ancienne chapelle qui abritait un ermite au XVIIIe s. et des fonts baptismaux de plan octogonal avec pied balustre. En 1998, pour la réfection des enduits et de la zinguerie de l’église, la Sauvegarde de l’Art français a accordé une aide de 75 000 F.
M.-B. B.