Hauts-de-France, Pas-de-Calais (62)
Haillicourt, Église Notre-Dame
Édifice
Église Notre-Dame. Situé à proximité de Béthune, l’ancien village a été profondément modifié au XIXe et au XXe s. par le développement industriel du secteur, mais il a cependant conservé plusieurs bâtiments appartenant aux exploitations agricoles qui en faisaient la richesse au XVIIIe siècle. Destinée à remplacer un sanctuaire devenu trop modeste, l’église a été construite de 1773 à 1776 par Gourdin, entrepreneur à Béthune, d’après les plans et sous la direction de l’architecte Antoine Duchoquet.
Saccagée et dépouillée de son mobilier – autels, lambris, banc de communion en fer ouvragé –elle fut adjugée en 1794 à un chaufournier et à un foreur de puits artésiens qui firent abattre nef et collatéraux, à l’exception de leurs sols et de leurs assises en grès, ainsi que d’une partie de l’élévation des murs du chœur. Seul demeura intact le clocher qui présentait une utilité pour la commune.
Raphaël Dambrine, agriculteur du village, parvint en 1800 à racheter les ruines qu’il légua en 1812 à la commune. La reconstruction, laborieuse, fut menée de 1817 à 1825 et, selon toute vraisemblance, respecta le plan d’origine. Elle fut suivie d’une restauration intérieure, conduite entre 1843 et 1858, et s’acheva en 1876 par la pose de vitraux.
Élevée en pierre crayeuse sur des soubassements de grès, comme il est d’usage dans la région, l’église comprend une nef de quatre travées, séparée des collatéraux par deux files de trois colonnes, et prolongée par un chœur et une abside en demi-cercle. Couverte d’une voûte simulée, faite de plâtre sur armature de charpente, la nef n’a pas d’éclairage direct, car le profil de son comble à pente modérée rejoint pratiquement celui des toits des collatéraux, établis à un niveau légèrement inférieur.
La haute tour-clocher qui la précède comprend trois niveaux épaulés aux angles par de hauts contreforts, et un dernier étage correspondant aux baies du beffroi, encadrées de pilastres géminés. Elle se termine par une sorte de dôme d’ardoise à l’impériale, terminé par un clocheton sommé d’un petit bulbe effilé. L’étage du beffroi, dont la charpente est datée de 1775, est couvert d’une intéressante coupole en briques, soigneusement appareillée.
Pour participer à une première tranche de restauration de la maçonnerie et de la toiture du clocher, la Sauvegarde de l’Art français a décidé d’accorder une somme de 20 000 € en 2011.
Philippe Seydoux