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Le prieuré de Cours placé sous  le double  vocable  de Saint  Sulpice  et saint Antoine  dépendait  du diocèse  de Langres. Il  n’est signalé  dans  les archives qu’à partir de 1116.  A  cette  date, il  est  désigné comme  une  église à  la  collation de l’abbé de Saint-Michel de Tonnerre. En 1149,  l’abbaye  Saint-Pierre­d’Auxerre devint propriétaire de l’ « ecclesia  »  de Cours. Elle en  restera  propriétaire jusqu’à la Révolution. Il faut noter  que  l’église de  Cours  fut desservie  au XVIIIème s. par des religieux prémontrés. Le prieuré fut vendu comme  « bien national », le 9 février 1791. Ayant changé plusieurs fois de  mains  depuis cette date, il est occupé de nos jours par une petite communauté de Bénédictines. L’ensemble du prieuré surplombe la rivière du  Serein.  Il est  formé  de deux  parties distinctes : d’une part, une grange dîmière et des écuries, et d’autre part, l’église. Ces bâtiments sont reliés  entre  eux par  un  corps de  bâtiment  regrettable du  début  du XXème  siècle.  La porte  de  la façade  ouest,  dont  la  facture  est très proche  de  celle de  l’hôtel  de ville  de  Noyers-sur-Serein,  a été  percée  en  1771  par le  père  Lezier, religieux  prémontré  desservant . On  trouve   dans  les combles les traces d’un clocher élevé  sur  la première  travée  du  chœur.  Lorsque l’ancienne nef de l’église a été transformée en réfectoire, d’intéressantes découvertes ont été  faites, en particulier  des peintures murales  du début du XVIème siècle. Sous le plâtre posé  au XIXème  s., des  motifs végétaux peints  sur  les arcs sont apparus. L’ancien chœur de l’église, aujourd’hui utilisé  comme  chapelle privée, a conservé de nombreuses traces de décors  peints.  De plan barlong, ce chœur, de deux travées, séparées par un gros arc doubleau, de profil carré, est fermé à l’est par un chevet plat percé de deux fenêtres jumelées,  cintrées et fortement ébrasées, et d’un oculus. Les arcs doubleaux reposent sur des piliers engagés. Les fûts des piliers sont couronnés de beaux chapiteaux à feuilles d’eau et à crochets. Cet ensemble peur être daté de la fin du XIIème siècle.

Les chapiteaux peuvent être comparés à ceux des églises voisines de Chablis ou de Sainte-Vertu, alors que le chevet plat  s’apparente à ceux  de Molay, Sacy ou Villiers-La-Grange. La retombée des ogives est supportée par des culots d’angles. Deux fenêtres  en  plein  cintre percées  dans  le mur  sud  éclairent les deux travées du chœur. Cet ensemble a été plâtré au XIXème s. et récemment dégagé. Il est recouvert d’un badigeon ocre jaune pour les murs et les voûtains et d’un badigeon ocre rouge pour les ogives, les piliers engagés et les encadrements de baies. Plusieurs médaillons  circulaires  représentent le  Christ bénissant et les Apôtres. Sous chacun d’eux, restent des  traces de  croix de consécration. L’ensemble de ces peint ures peur être daté du XVIème siècle.

Pour des travaux de couverture sur la nef, la Sauvegarde de l’Art Français a accordé en 1995 une subvention de 50 000 F.

 

P. de M.

Le projet en images