Auvergne-Rhône-Alpes, Savoie (73)
Grésy-sur-Isère, Église Saint-Pierre-aux-Liens
Édifice
A l’écart des crues de l’Isère, le sire de Grésy a été occupé dès l’époque néolithique : comme l’atteste la découverte dans ce lieu d’un percuteur en grès et d’une faucille du bronze final. La période gallo-romaine a laissé quatre inscriptions relatives à des membres d’une famille Taurinus, la plus ancienne pouvant remonter à la fin du Ier s., les autres au IIème siècle. Un trésor de quarante et une monnaies en argent dont la plus récente est à l’effigie de Volusien (t 254) a été découvert en 1980. Le vocable de l’ancienne église paroissiale, Saint Pierre, indique une fondation ancienne ; cependant les parties en ruine subsistantes permettent actuellement de distinguer plusieurs campagnes de construction. Il semble d’après d’anciennes photographies que l’édifice se composait de trois travées de nef, d’un chœur et d’un clocher situé à l’est. Certains éléments de la base du clocher, la voûte d’arêtes de son rez-de-chaussée et la fenêtre du mur oriental à large ébrasement intérieur et linteau extérieur échancré, peuvent remonter à l’époque romane. Le portail en arc brisé à l’ouest, plus tard transformé en fenêtre, et la travée occidentale de la nef, couverte d’une voûte en tuf dont les ogives ont un profil assez primitif, appartiendraient au début du XIIIème siècle. Le chœur, disparu à une époque indéterminée, était également voûté d’ogives, d’après la visite pastorale de 1729. Des réparation importantes sont signalées par une inscription encastrée dans le mur sud : HOC OPUS/FECIT FIERI/ D IACOBUS/QUOMODI/M I PETRI 1572. D’autres réparations ont été effectuées sur le clocher en 1697 et sur les arcs de la nef en 1674 et 1682. Mais au XIXème s., l’édifice, en mauvais état et trop petit, fut abandonné pour une nouvelle église, terminée en 1842 et consacrée le 9 mai 1846 . L’église Saint-Pierre ne cessa de se dégrader jusqu’en 1981, date à laquelle la commune se porta acquéreur du tènement et des ruines convoitées par des récupérateurs. Le clocher fut alors consolidé et couvert d’une toiture identique à celle qui existait au début du siècle. Mais le reste de l’édifice menaçait de s’écrouler. En 1991 se constitua une association « Grésy Action Culturelle » donc la première tâche a été le sauvetage des vestiges. Apparaissaient comme particulièrement urgents la reprise du mur ouest , l’étaiement de la première travée voûtée et la confortation des murs nord et sud de la nef en ruine. La Sauvegarde de l’Art Français a participé à l’ensemble de ces travaux en octroyant une somme de 100 000 F en 1995.
E. C.