Gratot, Église Notre-Dame

Gratot est cité dans le pouillé du diocèse vers 1280 sous le nom de Guerardtot, autrement dit la demeure de Guérard. La famille d’Argouges a particulièrement marqué son histoire puisqu’elle en possède les terres pendant près de six siècles, à partir du  mariage, en 1251, de Guillaume d’Argouges et de Jeanne de Gratot. L’un de leurs descendants, Philippe d’Argouges, fait reconstruire le château et l’église, qui servit alors de chapelle seigneuriale : des épitaphes et des dalles funéraires de la famille d’Argouges y sont conservées.

Le chevet de l’église est du XV^e s., comme l’atteste la fenêtre au remplage flamboyant. L’élégant clocher date de la même époque. Il s’apparente à la « tour à la fée » du château voisin et à l’ermitage qui se dresse à quelques kilomètres de là. Son élévation est très élancée et conforme à un modèle répandu dans la Manche. Le premier niveau avec son porche gothique, présente un appareil régulier en pierres de taille. Le second niveau aveugle, excepté au sud, est constitué de moellons équarris et de pierres de taille aux angles. La même maçonnerie se retrouve au dernier niveau qui présente, sur chaque face, une fenêtre à meneaux sous la toiture en bâtière. Quelques motifs décoratifs y subsistent encore. La nef, le transept et le chœur de l’église ont été reconstruits ; les fenêtres en anses de panier et le toit brisé de la chapelle sud datent du XVIII^e siècle. La sacristie a été ajoutée au XIX^e siècle.

La Sauvegarde de l’Art français a accordé en 2003 la somme de 4 000 €  pour la réfection des maçonneries des pignons est et ouest du clocher.

Clara Lemoussu