Normandie, Eure (27)
Grandvilliers, Église Saint-Martin
Édifice
Le seul vocable de saint Martin suffit à témoigner de l’ancienneté de cette église du sud de l’Eure, dont le patronage est accordé, vers 1050, par Robert de Granvilliers à l’abbaye de Saint-Wandrille. Contestée par son fils Ginoud quelques années plus tard, la donation fut néanmoins confirmée par ses descendants. L’origine romane de cet édifice apparaît aujourd’hui dans quelques détails, dont la trace d’une petite baie du sud de la nef. Très endommagée pendant la guerre de Cent Ans, l’édifice est en grande partie reconstruit au début du XVIe siècle. Sa dédicace et la bénédiction du cimetière par Toussaint Varin, qui avait le titre d’évêque de Thessalonique, interviennent en 1514.
Le plan de l’édifice est composé de deux volumes rectangulaires, le chœur étant plus étroit que la nef ; la construction a été réalisée en moellons avec pierres de taille aux angles. Un élégant clocher à deux égouts retroussés vient coiffer en partie ouest la nef ; sa charpente fut refaite en 1776. La façade occidentale est percée d’une porte en anse de panier, surmontée de trois niches à décors feuillagés. Dans la niche centrale a été placé un groupe sculpté représentant la Charité de saint Martin. L’intérieur, à volume unique, a reçu une voûte lambrissée en berceau brisé, à épais couvre-joints. Une remarquable poutre de gloire porte un calvaire du XVe s. figurant des anges recueillant le sang du Christ. La partie ouest de la nef est occupée par le tabouret de clocher.
Pour remédier aux dégâts causés à la toiture de l’église par la tempête de décembre 1999, la Sauvegarde de l’Art français a accordé 3 049 € en 2001 ; une deuxième aide de 5 000 € a été versée en 2002 pour la réparation du clocher et de la flèche.
L. D.
Bibliographie :
A. Le Prévost, Mémoires et notes pour servir à l’histoire du département de l’Eure, éd. L. Delisle et L. Passy, Évreux, 1862-1869, t. II, p. 197-199 (« Grandvilliers »).
M. Baudot, « Les églises des cantons de Breteuil et de Damville», Nouvelles de l’Eure, n° 22, hiver 1964-1965, p. 33-34.