Normandie, Seine-Maritime (76)
Graimbouville, Église Saint-Pierre
Édifice
Dédiée à saint Pierre et saint Paul, l’église paroissiale de Graimbouville remonte à l’époque romane. L’une des premières mentions de l’ »ecclesia sancti Petri de Grimbovilla » se rencontre en 1165.
L’édifice, en forme de croix latine, se compose d’une vaste nef rectangulaire, d’un transept et d’un chœur constitué d’une travée droite se terminant par une abside semi-circulaire. C’est du chevet que se développe la vue la plus harmonieuse sur l’église, la tour du clocher construite à la croisée du transept couronnant avec élégance les différents volumes. Si la nef est construite dans sa grande majorité dans un petit appareil de grès et de silex, les autres parties montrent par l’emploi, pour le chœur, de pierres assisées et pour la chapelle du bras sud du transept, de pierre de taille, le soin apporté à ces parties de l’église.
Le chœur forme la partie la plus ancienne ; selon les datations proposées, il remonte à la fin du XIe s. ou au premier quart du XIIe siècle. La nef date du XIIe siècle. Mais ses baies sud ont été agrandies au XIVe s. – on remarquera le tracé des anciennes ouvertures romanes, actuellement bouchées-, tandis que les baies nord, avec leur encadrement de brique, témoignent d’inter ventions plus tardives, au XVIIIe s. semble-t-il. Quant au bras sud du transept, il offre une élégante construction de pierre de taille du XVIe siècle. La sacristie, édifiée à l’angle sud-est du transept, est une réalisation du XIXe s. (1867), due à l’architecte Venambre. L’élégante corniche à modillons qui ceinture tout le chevet constitue l’un des décors les plus intéressants de l’église.
À l’intérieur, la nef est couverte d’une voûte lambrissée en berceau dont l’effet est élégant. Son volume est rythmé par quatre entraits qui délimitent ainsi des travées. Son état actuel laisse à penser qu’elle a été profondément reprise à une époque assez tardive, probablement au XVIIIe s., en même temps que l’agrandissement des baies dans le mur nord. L’œil est conduit vers le sanctuaire orné d’une arcature romane reposant sur de fines colonnettes à chapiteaux. Tandis que la travée droite est couverte d’une voûte sur croisées d’ogives, l’abside proprement dite l’est d’une voûte en cul-de-four.
Pour des travaux de maçonnerie et de couverture sur les bras nord et sud du transept, pour des réfections aux contreforts, à l’abside et au mur nord de la nef, la Sauvegarde de l’Art français a accordé une subvention de 17 532 € en 2000.
É. G.-C.