Centre-Val de Loire, Indre (36)
Giroux, Église Saint-Martin
Édifice
ÉGLISE SAINT-MARTIN. Le prieuré de Giroux aurait été fondé en 1214 par l’abbaye bénédictine Notre-Dame d’Issoudun située à une vingtaine de kilomètres. L’église, au nord de laquelle subsistent les anciens bâtiments de la cure, s’élève dans un cadre verdoyant, à proximité d’une vaste place arborée : elle a subi au cours des siècles tant de modifications et de reprises qu’il ne reste pratiquement rien de l’époque de sa construction.
Formé d’une nef unique prolongée par un chœur à chevet plat sur lequel s’ouvre une sacristie, l’édifice, bâti en moellons, est couvert en petites tuiles plates et dominé à l’ouest par un modeste clocher, sur fût carré, couvert en ardoises. L’élément le plus intéressant est la façade occidentale percée d’un élégant portail que l’on peut dater de la fin du XVe s. : son ouverture géminée en anse de panier est surmontée d’un tympan nu, typique de bien des églises du Berry, souligné par un arc en plein cintre, tracé sous une accolade que coiffe un fleuron. Les rampants des pignons de la nef sont décorés à leur base de sculptures, des porcelets, à l’ouest, et des animaux peu identifiables, à l’est. L’édifice est soutenu au nord et au sud par des contreforts en pierre de taille, dont le glacis s’amortit en larmier.
À l’intérieur, la nef, couverte d’une voûte en plâtre sur lattis, était surmontée d’une charpente, comme l’atteste la présence d’entraits et de poinçons ; à l’ouest, on accède à la chambre des cloches par une échelle. Un arc triomphal en tiers-point ouvre sur le chœur, que termine un mur droit percé d’une fenêtre en plein cintre : cette baie est ornée de vitraux réalisés en 1867 par Charles Lévêque (1821-1889), maître verrier à Beauvais.
Le mobilier se compose essentiellement de statues en plâtre polychrome du XIXe s. ; on notera toutefois deux objets I.S.M.H. : une Vierge à l’Enfant, en bois polychrome, XVIIe-XVIIIe s. (art populaire) et un bâton de confrérie, en bois peint et doré, XIXe s. , dédié à saint Vincent.
Pour la restauration des couvertures, de la toiture du clocher, des contreforts et du vitrail de la baie d’axe du chœur, la Sauvegarde de l’Art français a accordé un montant de 2 000 € en 2013.
Francesca Lacour
Arch. dép. Indre, 20/083/7 ; D 656 : Fr. Deshoulières, Les églises de l’Indre, dactylographié.
F. Lacour, « Giroux », dans À la découverte des églises de l’Indre, sous la dir. d’A. de Montigny, 79230 Prahecq, Éd. Patrimoines et médias, 2004, p. 201.