Centre-Val de Loire, Indre (36)
Gargilesse-Dampierre, Église Saint-Pierre
Édifice
L’église Saint-Pierre de l’ancienne paroisse de Dampierre, commune réunie en 1823 à celle de Gargilesse, est citée en 1115 dans la bulle de Pascal II confirmant les biens de l’abbaye de Déols.
Par la simplicité de son plan et de son volume, par la rusticité de son matériau granitique, l’édifice est une parfaite illustration du style médiéval, décrit dans les romans du XIXe s., comme ceux de George Sand : la première partie est occupée par la nef, à l’origine couverte d’une simple charpente cachée tardivement par une fausse voûte de plâtre ; à la suite, le chœur, constitue la deuxième partie de l’édifice avec une voûte de pierre surcroisée d’ogives dont les culots sont ornés d’anges musiciens. Entre les deux, un arc triomphal en tiers-point, dont la mouluration est celle des arcs du chœur.
Cette réfection, de la fin du XVe ou du début du XVIe, est contemporaine de la chapelle seigneuriale ajoutée sur le côté sud du chœur et voûtée de la même manière. On a alors consolidé avec de massifs contreforts extérieurs, aussi bien les angles du chœur que l’on voûtait, que les murs gouttereaux de la nef et la façade occidentale. Le pignon ouest, très élancé, est percé, dans sa partie supérieure, par une longue et étroite fenêtre en plein cintre et, à la base, par une élégante porte en arc brisé, sans tympan, dont l’archivolte, faite d’une gorge entre deux tores, retombe sur les tailloirs de chapiteaux à crochets, réfection du XIIIe siècle, alors que les murs gouttereaux ont conservé, au-dessus de leurs petites fenêtres romanes au profond ébrasement intérieur, leur corniche romane à modillons sculptés.
Le petit clocher de charpente, qui surmonte le début de la nef, est couvert de bardeaux de châtaignier. Une grosse pile de maçonnerie, à l’intérieur, soulage l’équilibre de la charpente.
Pour la restauration du clocher et des contreforts, la Sauvegarde de l’Art français a accordé un don de 8 000 € en 2009.
Philippe Chapu
Bibliographie :
- de Montigny, À la découverte des églises de l’Indre, 2004, p. 196-199.