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Galey est l’un des premiers villages rencontrés dans la vallée de la Ballongue après le col du Portet d’Aspet. L’église est au plus haut point du village étalé en « soulane » sur le versant nord de la vallée.

L’église Saint-Pierre et la communauté de Galey sont mentionnées à plusieurs reprises dans le cartulaire de la commanderie templière de Montsaunès dès le XIIe siècle. Une partie de la construction actuelle pourrait remonter à cette époque ; cependant, il faut attendre le XVIIIe s. pour avoir des informations sur l’édifice : les visites pastorales de 1754 et 1755 préconisent la construction d’un retable à l’autel majeur, le déplacement du retable de saint Sébastien, la réparation de la balustrade de la tribune, la réfection des fonts baptismaux, la réparation du toit et des vitraux, et le voûtement partiel de l’édifice, en harmonie avec les parties anciennes. Ces recommandations semblent correspondre à l’achèvement du doublement au nord de l’église. Mis à part l’adjonction d’une sacristie au nord-est de la nef, les travaux du XIXe s. ont peu affecté l’aspect général de l’édifice.

Le plan reflète de manière cohérente l’histoire des modifications de l’édifice, avec les adaptations rendues nécessaires, à la fois par l’évolution démographique et le respect des prescriptions liturgiques.

Dans un premier temps, le sanctuaire roman a été prolongé vers l’est, sans doute au XVIe siècle ; puis, au XVIIe s., l’édifice a été doublé par l’adjonction d’un deuxième vaisseau au nord. Les nefs se terminent par un chevet plat, pris extérieurement dans un mur-pignon unique. Au sud, perpendiculaire à la nef médiévale, une galerie-porche ouvre sur l’extérieur par trois grandes arcades. À une époque indéterminée, le clocher octogonal, percé d’ouvertures en plein cintre, a été implanté à l’ouest du vaisseau sud.

L’édifice est bâti dans un blocage assez grossier, seuls les chaînages d’angle étant appareillés. Le chevet plat permet une lecture claire du doublement de la nef, le chaînage d’angle de l’édifice primitif étant encore visible.

Les ouvertures sont rares : deux fenêtres rectangulaires sur les côtés nord et sud, une étroite fenêtre d’axe au chevet de la nef sud, une ouverture rectangulaire, plus large, à celui de la nef nord.

Le mur nord est contrebuté par trois contreforts. Au sud, l’élévation est en partie masquée par la galerie-porche ouvrant sur l’extérieur par trois arcades, et donnant accès à la porte d’entrée en arc brisé pratiquée dans la première travée. Une frise d’époque romane, ornée de divers motifs, dont des animaux fantastiques, court à mi-hauteur du mur sud, mais s’interrompt vers l’est, marquant l’allongement de la nef au XVIe ou XVIIe siècle.

Les deux nefs communiquent par une grande arcade surbaissée, aménagée dans le mur nord de l’église primitive. La nef sud est divisée en travées par quatre arcs doubleaux soutenant la voûte au profil surbaissé. La première travée est occupée par une tribune.

L’aspect actuel de la nef nord est bien documenté par les visites pastorales de 1754 et 1755, qui préconisent les aménagements encore visibles : voûtement de l’espace par un berceau continu, percement d’une nouvelle fenêtre au-dessus du retable de saint Sébastien.

L’intérieur est entièrement enduit, mais des sondages dans la nef sud ont révélé la présence d’un décor peint ; la figure d’un ange portant les instruments de la Passion a été dégagée.

Chaque nef possède un retable. Celui de la nef nord est consacré à saint Sébastien, représenté en bas-relief dans un style très populaire. Celui de la nef sud, de style rocaille, est centré autour d’une toile représentant la Crucifixion, encadrée de colonnes torses ; sur les panneaux latéraux, deux autres toiles représentent saint Pierre et saint Paul.

Un abondant mobilier liturgique fait l’objet d’inscription et de classement au titre des monuments historiques.

L’aide de la Sauvegarde de l’Art français, d’un montant de 15 000 € en 2008, a porté sur la réfection de la couverture de l’église, avec l’emploi d’ardoises à pureaux dégressifs, cloutées, le matériau provenant des Pyrénées.

Rappelons qu’un autre édifice situé sur le territoire communal, la chapelle Saint-Quentin, inscrite au titre des monuments historiques, avec son retable du XVIe s., composé de quatorze panneaux peints, a aussi bénéficié, il y a quelques années, de l’aide de la Sauvegarde de l’Art français ; enfin, sur les hauteurs, la chapelle du Calvaire, couverte d’un plafond peint du XVIIe s., est un autre édifice intéressant.

 

Georges Gonsalvès

 

Le projet en images