Occitanie, Gers (32)
Fustérouau, Église Saint-Jean-Baptiste
Édifice
L’église, placée sous le vocable de Saint-Jean-Baptiste, est située au cœur du village, non loin de l’ancien presbytère, sur une assez vaste place.
Elle apparaît dans divers actes dès le milieu du XIe s., en particulier dans le cartulaire de Saint-Mont ; elle est mentionnée dans une transaction entre le comte d’Armagnac et l’archevêque d’Auch, Austinde. Elle figure dans divers pouillés entre le XVe et le XVIIIe siècle. Elle était à la collation de l’archevêque d’Auch.
C’est un édifice orienté, formé, en plan, de deux rectangles juxtaposés de taille inégale. Les murs sont construits en moyen appareil complété par une superposition de mollasse, de grand appareil et de briques plus ou moins noyés dans le mortier. Le chevet est percé d’une fenêtre cintrée, romane, entourée d’une archivolte formée d’un triple rang de billettes qui se termine par des têtes d’animaux, semblable à celle de la chapelle du Bouzonnet (Bouzon- Gellenave). La façade occidentale est en partie occultée par le mur plein d’un auvent couvert d’un toit à deux pentes, ouvert au sud, qui abrite la porte d’entrée encadrée de pilastres et surmontée, au-dessus d’un linteau droit, par une niche ogivale dans laquelle est placée une statue de la Vierge. Le clocher, de section carrée, est formé d’un côté par l’élévation du mur-pignon de la façade ; les trois autres côtés sont en charpente. Il est percé d’ouvertures sur les quatre faces. Les plaques de fibro-ciment qui protégeaient les charpentes ont été remplacées par des tuiles plates semblables à celles qui coiffent la flèche pyramidale. Le mur sud est marqué par un décrochement à la jonction de la nef et du chœur ; au niveau de la nef, on relève les traces d’ouvertures rectangulaires placées à différents niveaux ainsi que d’une porte.
Sur le clocher, la date de 1859 rappelle que, cette année-là, la foudre a gravement endommagé l’église, touchant le clocher, ouvrant des crevasses dans les murs, brûlant les lambris, soulevant les carrelages.
L’intérieur est divisé en deux rectangles inégaux ; la nef est plus large que le chœur dont elle est séparée par un arc triomphal. Le chœur est couvert d’une voûte de pierre, en berceau. Une frise de billettes court en haut du mur. La fenêtre d’axe est soulignée d’un tore qui se termine par des colonnettes. À gauche, deux portes ouvrent sur la sacristie et sur une annexe. L’arc triomphal, en plein cintre est orné de tailloirs décorés de fleurs stylisées. La nef, longtemps couverte d’un lambris, a été voûtée en 1891. Une frise de billettes, moderne, reprend celle du choeur. L’ensemble est peint, éclairé par deux fenêtres cintrées. Le mur sud garde cependant trace de la porte bouchée. Dans le mur nord, une niche arrondie abrite les fonts baptismaux en pierre. Au fond de la nef, une tribune en bois donne accès au clocher. La chaire en bois du XIXe s. est en place. L’autel laisse voir une base en pierre sculptée aux angles de colonnettes demi-engagées.
Pour la restauration de la façade, du fût du clocher et le drainage de l’église, la Sauvegarde de l’Art français a accordé une aide de 6000 € en 2009.
Françoise Dumas
Cette notice, celles de Mauléon, d’Ornezan, de Pavie et de Saint-Griède ont bénéficié de la science et de la complaisance inépuisable de J. Saint-Arroman des Amis des Églises anciennes du Gers.
Bibliographie :
Arch. Dép. Gers, V 136, V 1104.
Abbé J.-M. Cazauran, Monographies paroissiales de l’archidiocèse d’Auch.
Ch. Samaran, Le plus ancien cartulaire de Saint-Mont (Gers) (XIe-XIIIe siècles), B.E.C., 1952, p.556, repris dans Une longue vie d’érudit…,p.605 et ss., acte 47.
Abbé Breuils, Quatre pouillés du diocèse d’Auch des XIVe et XVe siècles , Bull. de la Soc. archéologique du Gers, 1900, p.196 et ss., 1901, p.181 et ss.
Abbé Breuils, Saint Austinde et la Gascogne au XIe siècle. Auch, 1895, p.236.
- Mesplé, Églises romanes du Gers. Auch, réed. 1989, p.30.
- Deloffre et J. Bonnefous, Églises, châteaux et fortifications du Gers occidental du Moyen Age à la Renaissance. Anglet, Atlantica, 2003, p.283.
Les communes du Gers. Monographies sous la direction de Georges Courtès. Auch. Société archéologique et historique du Gers . Tome III, arrondissement de Mirande, 2005, p.370-371.