Centre-Val de Loire, Eure-et-Loir (28)
Frétigny, Église Saint-André
Édifice
Le village se situe dans la vallée de la Cloche. Le patronage de l’église paroissiale Saint-André était partagé entre l’église Saint-Laumer de Blois et l’abbaye clunisienne de Saint-Denis de Nogent-le-Roi, qui céda ses droits dès le début du XIIIe s. à l’archidiacre de la cathédrale de Chartres.
L’édifice a été profondément remanié au XVIe s., mais il conserve des éléments remarquables du XIIe siècle.
L’église se compose d’une longue nef, d’un chœur presque carré et d’une abside semi-circulaire. La nef est flanquée de deux bas-côtés qui se terminent par deux chapelles, symétriques par rapport au chœur, celle du nord est prolongée par une autre chapelle qui sert de sacristie.
Extérieurement, l’ensemble apparaît comme formé de trois volumes décroissants, nef, chœur, abside, cette « décrue » est d’autant plus marquée que la nef a été surélevée au XVIe siècle.
La tour-clocher, de plan quadrangulaire, s’élève au-dessus de la première travée nord-ouest du bas-côté. Les deux premiers niveaux du clocher datent de la fin du Moyen Âge, les niveaux suivants portent la date de 1689. Le beffroi a été refait en 1911.
L’accès principal se fait à l’ouest par un portail Renaissance auquel on accède par un perron ; il se détache sur l’ensemble du mur par son appareil en table délimité par deux contreforts ; les deux niveaux sont séparés par une corniche, le premier niveau comportant une porte en plein cintre, entourée de deux minces colonnes engagées avec une niche de part et d’autre, tandis qu’une niche à fronton triangulaire surmonte la porte au deuxième niveau. Les statues de saint Michel et de sainte Barbe étaient placées dans les niches latérales avant d’orner le maître-autel. Dans la niche supérieure a été placée une statue du saint patron, saint André.
Le mur sud de la nef est percé par deux grandes fenêtres, la première est occultée dans sa partie basse, la seconde, ornée d’un réseau de trois lancettes surmontées de mouchettes, éclaire la chapelle méridionale. La travée de chœur reçoit de la lumière au nord et au sud par des fenêtres simples en arc brisé et par une fenêtre percée dans le mur est. L’abside est éclairée par trois petites fenêtres en plein cintre. Les murs pignons orientaux de la nef et du chœur sont ornés de rondelis en mauvais état.
À l’intérieur, la nef communique avec les bas-côtés par des arcades reposant sur des piles alternativement circulaires ou hexagonales ; une voûte lambrissée couvre le vaisseau central, tandis que des demi-berceaux, habillés de plâtre en 1853, couvrent les bas-côtés. Une belle voûte en pierre avec liernes sur croisée d’ogives a été construite au-dessus de la travée de chœur ; l’ancien décor, qui datait du début du XVIIe s., a été modifié au XIXe s., cependant des lambris datant de 1640 sont encore en place ; les deux chapelles absidiales, dans l’axe des bas-côtés, sont également voûtées en pierre.
L’élément le plus précieux dans cet édifice est sans doute l’ensemble des peintures murales qui ornent l’abside : le Christ en Majesté avec le tétramorphe, accompagné de scènes de la vie de saint André et de séraphins, remarqués par Mérimée en 1847. Ces peintures de l’abside, classées en 1929, avaient été publiées dès 1873 dans le bulletin de la Société archéologique d’Eure-et-Loir. Elles ont été étudiées en 1955-56 par Paul Deschamps et figurent sous forme de relevés au Musée des Monuments français.
L’église possède un beau mobilier : le retable de l’autel majeur, à colonnes torses, date de 1640.
Les deux autels des chapelles latérales de 1687, en faux marbre polychrome, sont dus à la commande d’un abbé Chalopin. L’église possède des fonts baptismaux monumentaux datés du XVIIe s. que l’on a comparés à certains baptistères bretons.
La Sauvegarde de l’Art français a accordé au titre de 2003 une aide de 6 000 € pour des travaux portant sur les parties hautes du mur oriental de la nef et de celui du chœur, ornées d’un rondelis, de crochets et de chimères très dégradés, qui n’assurent plus leur rôle pour l’étanchéité de l’édifice.
Fr. B.
Bibliographie :
Ph. Siguret, « Frétigny », Bulletin de la Société archéologique d’Eure-et-Loir, spécial inventaire monumental, n.s., n° 3, 1er trimestre 1985, p. 29-40.