Grand Est, Haute-Marne (52)
Fresnes-sur-Apance, Église Saint-Julien
Édifice
L’église paroissiale, placée sous le vocable de saint Julien, a été édifiée de 1770 à 1773 sur les vestiges d’un édifice de la fin du XIe s., très altéré par plusieurs incendies dont le dernier datait de 1749. L’édifice a été conçu pour un millier de fidèles. Orienté sud-ouest, il se compose d’une vaste nef de cinq travées, dont les collatéraux se terminent par des chapelles, et d’un chœur à pans coupés. La nef et le chœur sont voûtés d’arêtes qui retombent sur de grosses piles carrées sans chapiteau ; elles sont ornées de pilastres du côté de la nef. Celle-ci est éclairée par de grandes baies en plein cintre placées en partie haute des murs latéraux.
Un haut clocher carré à deux étages, couronné d’un dôme couvert d’écailles métalliques et surmonté d’une courte flèche, se dresse à l’entrée de la nef. Le style et le matériau de couverture du clocher s’expliquent sans doute par le rattachement de l’église au diocèse de Besançon. La façade principale, néo-classique, est flanquée de pilastres sommés de pots à feu et surmontée d’un fronton triangulaire. Une tribune a été placée au revers de la façade principale dans le volume constitué par la tour du clocher.
L’église a reçu un décor néo-classique de grande qualité en partie conservé. Plusieurs de ces objets sont protégés au titre des Monuments historiques. Attribué à Jean-Baptiste Bouchardon, le maître-autel en bois doré et colonnes cannelées, mis en place en 1776, a été classé en 1960. Autre œuvre classée en 1960, le tableau La Mélancolie, copie d’une toile de Domenico Feti, élève du Caravage, dont l’original est au Louvre, fut acquis en 1830 par le curé de la paroisse, l’abbé Petitdumond. On voit encore dans l’église les deux autels et retables latéraux en bois doré dédiés à la Vierge et au Sacré Cœur, une chaire à prêcher en bois polychrome présentant un décor de guirlandes et de fleurs, ainsi que de nombreuses copies de tableaux célèbres, des statues et des reliquaires. La grille de communion est l’œuvre du ferronnier local Jean-Baptiste Joliet (1809-1886).
L’humidité générale dont souffre l’édifice a provoqué le décollement des enduits, des fissures sillonnent les voûtes. La commune souhaite restaurer les couvertures de l’église. Pour ces travaux, la Sauvegarde de l’Art français lui a octroyé une aide de 8 000 € en 2010.
Jannie Mayer