Centre-Val de Loire, Eure-et-Loir (28)
Fresnay-l’Evêque, Église Saint-Jean-Baptiste
Édifice
La petite agglomération, située en pays beauceron, se trouve désormais à proximité immédiate de l’autoroute d’Aquitaine. L’église Saint-Jean-Baptiste est signalée dans le pouillé du diocèse, de 1250 : la paroisse comptait alors 220 fidèles ; la présence d’une crypte sous l’abside a fait supposer que l’édifice possèdait des origines très anciennes. Un beau logis, reste d’un ancien prieuré, s’élève à proximité de l’église dans le village ; ses abords, maisons formant cercle autour du cimetière, ont été modifiés au moment de l’ouverture de la rue de la Gare, au début du XXe siècle.
Le plan de l’église se compose d’une nef de quatre travées, construite au XVe s., d’une travée de chœur droite et d’une abside hémicirculaire ; un bas-côté a agrandi l’édifice au sud au XVIe siècle.
Le clocher s’élève au sud du chœur de l’église. La tour, de plan carré, date elle aussi du XVIe siècle ; elle est surmontée par un lanternon et une flèche de charpente de 1927, récemment restaurée.
La porte principale donnant accès à l’édifice s’ouvre au sud sous un porche maçonné, l’entrée se faisant aujourd’hui du même côté, par une petite porte. L’ancien portail de la façade occidentale, qu’abritait un auvent de bois, fut longtemps masqué par la tour du château d’eau.
L’élévation de l’abside est la partie la plus intéressante de l’ensemble. Le mur est construit en petit appareil de moellons cubiques réguliers ; du côté nord, on distingue les traces d’encadrements en pierre d’une porte et d’anciennes baies.
De nombreuses dispositions anciennes se trouvent actuellement sous les combles : ainsi la nef était-elle couverte d’un plafond plat en lambris qui a été remplacé en 1860 par une voûte en briques hourdées au plâtre, cachant des peintures murales dont des traces sont encore visibles sous la toiture. La nef ouvre sur le collatéral par des arcades : leur ouverture a entraîné la suppression des fenêtres hautes qui furent alors condamnées. Elles sont dissimulées dans les combles. Le bas-côté est voûté sur croisées d’ogives en pierre : au sud du chœur avait été construite une chapelle (formant comme un bras de transept sud), dont l’arc formeret fut bouché au XIXe s., lorsqu’on créa une sacristie. On peut en lire le tracé sous le toit.
Le chœur et l’abside, comme la nef, ont été complétés et ont reçu un décor au XIXe siècle : la partie basse de l’abside hémicirculaire est ornée d’une arcature, portant sur des chapiteaux à feuillages.
L’élément le plus curieux de l’édifice est la crypte qui se trouve sous l’abside et à laquelle on accède par une trappe. De petites dimensions, elle est couverte d’une voûte en blocage de moellon : le profil des tailloirs et des bases, le volume des corbeilles font supposer que cette crypte n’est sans doute pas antérieure au XIIe siècle. On discerne, au-dessus du pilier sud-est, des restes de fresques représentant un personnage nimbé et un autre agenouillé. Des escaliers, sans doute supprimés lors des aménagements du chœur au siècle dernier, devaient donner accès à la crypte à laquelle on n’accède aujourd’hui que par une trappe fort étroite. La crypte qui conservait des reliques pouvait également être vue du niveau supérieur par des ouvertures biaises.
Dans la sacristie ont été placés des vestiges de colonnes et de chapiteaux en pierre peinte et dorée, ainsi que deux statues grandeur nature , dont l’une paraît être un saint Jean-Baptiste.
La Sauvegarde de l’Art français a accordé une aide de 9 500 € au titre de l’année 2003, pour contribuer à la réfection de la charpente et de la couverture.
Fr. B.