Pays de la Loire, Maine-et-Loire (49)
Fougeré, Chapelle Saint-Jean-Saint-Christophe
Édifice
Chapelle Saint-Jean-et-Saint-Christophe de la Flocellière. Cette chapelle est celle du manoir de La Flocellière, isolé au milieu de ses terres à un kilomètre environ du bourg de Fougeré. La famille de Coesmes possède au XVe s. la terre de Fougeré, terre érigée en baronnie en 1620 appartenant à la famille d’Avoines. La baronnie comprenait plusieurs petits fiefs avec des manoirs des XVe et XVIe siècles. Le manoir et la chapelle remontent au XVe s., époque de fondation de plusieurs chapelles dans la paroisse. Une des premières occurrences connues signale le nom de Jean Le Monnier, prêtre en 1420. Au XVIIe s., le fief appartient à la famille Micault qui présente le chapelain à la collation de l’évêque. Nous savons, grâce aux documents d’archives, qu’au milieu du XVIIe s., des prêtres sont rétribués pour célébrer deux messes par semaine à la chapelle de la Flocellière. À la Révolution, des objets en argent se trouvaient dans la chapelle. Le petit domaine de La Flocellière vendu comme bien national est acquis le 27 janvier 1791 pour 9 000 livres par Charles-Anne Bernard de la Frégeolière, issu d’une famille angevine. La Flocellière est revendu au fermier Étienne Nouchet en juin 1791. Le propriétaire actuel commence en 1997 la restauration des différents bâtiments. La chapelle de la Flocellière est un petit bâtiment isolé, de plan rectangulaire, long hors œuvre de 6,50 m et large de 5,15 m. Elle est orientée et offre une silhouette caractéristique avec son toit à deux versants particulièrement pentu, toit d’ardoises à égout retroussé et pignons couverts. La construction est en moellons enduits et les chaînes d’angle sont en pierre. Le mur du chevet est percé d’une baie d’axe en arc brisé à ébrasement, tandis qu’une baie aux pro portions plus réduites en plein cintre ouvre sur le côté sud. La porte d’entrée à l’ouest bénéficie d’un traitement très soigné. Le contour de la porte est cerné en continu par une épaisse mouluration qui se poursuit sur les montants dont les bases prismatiques sont d’un dessin très représentatif de l’architecture de la fin du Moyen Âge. Un arc en accolade est taillé sur le voussoir supérieur et on observe un curieux cul-de-lampe décoré d’une tête. La porte d’origine a conservé sa serrure à gâchette avec la boîte à plaque de fer battu à ornements découpés. La chapelle a gardé sa charpente apparente du XVe s., composée de deux fermes à entrait et poinçon moulurés. L’autel a disparu, mais la trace de son adossement au mur du chevet reste visible. Au côté droit de l’autel, dans l’angle sud-est, se trouve un lavabo liturgique très sobre. Les murs conservent leurs enduits anciens sous un badigeon blanc, le sol est en terre battue. Désaffectée à la Révolution, la chapelle a servi de bâtiment agricole, mais sans connaître de mutilation. L’harmonie de ses proportions, son authenticité et sa proximité avec le logis lui confèrent un intérêt certain. Les travaux de restauration ont porté sur la réfection de la maçonnerie des pignons, la reprise des rampants, la restitution de la couverture en ardoises posées aux clous sur un voligeage jointif en châtaignier, la mise en place des coyaux de chêne. La Sauvegarde de l’Art français a accordé en 1999 une aide de 20 000 F pour la couverture de la chapelle.
P.-X.H.