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Église Saint-Éloi. Précédée d’une tour clocher du premier tiers du XVIe s., reprise au XIXe dans ses parties hautes, l’église comprend une large nef couverte d’une voûte plâtrée sur armature de bois, flanquée de chapelles latérales formant transept et terminée par un chœur et une abside à trois pans.

Le portail qui s’ouvre au pied de la tour, sous un arc au profil Tudor souligné d’un cordon, est surmonté d’un arc en accolade chargé de choux frisés, prolongé jusqu’à une niche à dais. Cantonnée de contreforts obliques placés en forte saillie, et surmontée d’une haute flèche d’ardoise, la tour est dotée de six larmiers successifs qui en confortent la silhouette. Elle abrite au rez-de-chaussée une entrée à l’origine couverte d’une voûte dont subsistent les culots, portant des armoiries attribuées à la famille de Neuville-Matringhem.

Mais c’est l’ancienne chapelle seigneuriale, au sud, qui retient toute l’attention. Vraisemblablement construite à la fin du XVe s. et dotée de murs épais, percés de petites fenêtres en tiers-point, elle possède une superbe voûte dotée de liernes, de tiercerons et de nervures complémentaires, chargées de clés historiées : au centre, le Christ accompagné de la Vierge et de saint Jean ; au croisement des liernes et des tiercerons, des scènes de la Passion (le baiser de Judas, la Flagellation, le Couronnement d’épines, le Portement de Croix) ; au tiers des nervures principales, des anges portant les armoiries des familles de la Viefville, de Griboval, de Saveuse et Quiéret ; sur les culots, saint Michel terrassant le dragon, sainte Véronique et son voile, saint Eustache (?) entouré de bêtes féroces, une femme et un démon particulièrement grimaçant.

Entourée de son cimetière, l’église s’inscrit dans un environnement de qualité, à proximité d’un château du XVIIIe s. remplaçant un édifice des années 1600, et surtout d’un ensemble de dépendances particulièrement monumental, organisées à partir d’un grand pavillon-porche.

En 2014, la Sauvegarde de l’Art français participe à hauteur de 30 000 € – dont 15 000 au titre du mécénat Duprez-Mulliez – aux travaux urgents de restauration des maçonneries de la tour et de l’ancienne chapelle seigneuriale.

Philippe Seydoux

 

Bibliographie :

Héliot, Les églises du Moyen Age dans le Pas-de-Calais, Arras, 1953, p. 386.

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