Normandie, Seine-Maritime (76)
Fesques, Église Saint-Martin
Édifice
L’église de Fesques, placée sous le vocable de saine Martin, est située sur une hauteur. Une des premières mentions du lieu apparaît dans une donation de 1147 d’Hugues d’Amiens, archevêque de Rouen, à l’abbaye de Foucarmont. Le chœur, donc le récent dégagement de l’appareil de pierres de caille autorise à penser qu’il a pu être édifié dès le XIIIème s., a été remanié au XVIème s. ; il constitue la partie la plus ancienne de l’église. Il se compose de deux travées éclairées par de grand et fenêtres à l’arc brisé qui ont perdu leur remplage ; il se termine par un chevet plat. A l’extérieur, le mur du chevet présence la trace d’une ancienne fenêtre d’axe, vraisemblablement murée au moment des aménagements intérieurs du XVIIIème s ., et témoigne des interventions successives par la différence des matériaux utilisés : pierres de taille appareillées en quelques endroits de la partie basse, briques et silex disposés en alternance dans la partie haute. Le chœur est couvert d’une toiture d’ardoises. La nef, de deux travées et l’imposante tour-clocher qui la précède, plus tardives ont été profondément remaniées au cours du XVIIIème s., comme l’atteste le millésime de 1760, inscrit en briques au-dessus de la porte. Tandis que la nef est couverte d’une toiture de tuiles, plus élevée que celle du chœur, le clocher est, pour sa part, totalement habillé d’ardoises. Composé d’une flèche, d’un beffroi avec abat-sons et d’une toiture à trois pans – ces trois éléments tous couverts d’ardoises -, il repose sur une base quadrangulaire massive. De nombreux contreforts ont été ajoutés pour épauler le chœur et la nef ; beaucoup sont tardifs. La sacristie attenante date, elle aussi, du XIXème siècle. L’intérieur, très modeste, a été couvert d’un badigeon ; par contraste, le maître-autel avec son retable, sa statuaire et son décor de chêne sculpté, qui occupe tout le mur du fond du sanctuaire, paraît encore plus imposant ; l’artiste a dû, pour développer son programme, traiter les niches d’angle en courbe. Le dallage de carreaux de terre cuite bicolore a été conservé. La première tranche de restauration de l’église, prévue sur plusieurs campagnes, concernait la réfection de la charpente et de la couverture ; la Sauvegarde de l’Art Français a attribué pour ces travaux une subvention de 75 000 F en 1995.
E. G.-C.