Occitanie, Aude (11)
Fenouillet-du-Razès, Eglise Saint-Martin
Édifice
Le village de Fenouillet-du-Razès, village apparemment sans château mais organisé autour d’une église, reproduit après déplacement le modèle d’un village ecclésial déserté, celui de Saint Andrieu de Fontazelles. On serait ainsi en présence d’un faux village ecclésial, contemporain de la vague des villages castraux.
L’histoire de l’église de Fenouillet-du-Razès est en effet liée à celle du domaine de Fontazelles.
Au XIIIe siècle, ce domaine était un hameau de 170 habitants et il existait une église à cet endroit : l’église paroissiale Saint-André.
A 500 mètres de Fontazelles, des fouilles archéologiques révèle la présence conjointe d’un cimetière et du lieu-dit Saint-Andrieu, évoquant un ancien lieu de culte qui, même après avoir disparu, aurait maintenu la fonction cimétériale du site de Fontazelles. L’existence d’un prieuré dédié à Saint-André, tout près du site, évoque un déplacement de l’habitat au profit d’un nouveau site bénéficiant d’une position topographique plus dominante.
A la même époque, le site de Fenouillet-du-Razès ne possède alors qu’une simple chapelle bâtie, dédiée à Saint Martin.
En 1272, l’archevêque de Narbonne, Pierre de Montbrun, fit don de l’église Saint-André et du domaine de Fontazelles au monastère de Prouilhe qui géra ce dernier jusqu’au XVIIe siècle.
Suite au conflit entre les protestants et les catholiques, très actifs dans le Razès au XVIe siècle, le village fut incendié par l’armée protestante de Coligny en 1570.
C’est à partir de cette date, s’appuyant sur l’exemple du village de Routier tout proche, position dominante et enceinte de défense, que les habitants de Fontazelles se regroupèrent sur le site actuel du village de Fenouillet-du-Razès, délaissant peu à peu habitations, église et cimetière.
S’en suit la construction de l’église actuelle, au cours des XVIIe et XVIIIe siècles.