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La chapelle Sainte-Marie-Madeleine de Guirande, ancienne église rattachée au prieuré augustin de Notre-Dame du Chalard (Saint-Yrieix, Haute-Vienne), est un modeste édifice de plan rectangulaire dont le chœur, plus large que la nef, renferme un remarquable programme iconographique réalisé vers 1500.

Le chœur, éclairé par une fenêtre axiale en arc plein cintre taillé dans un linteau monolithe, est couvert d’une voûte en berceau légèrement brisé, portée par des nervures de section carrée permettant de le dater du début du XIIIe siècle. Ces ogives sont reçues par des culots ornés de masques de facture grossière : tête d’homme au front ceint d’une couronne, tête d’une femme coiffée d’une guimpe, tête d’un personnage moustachu et tête d’un animal léonin grimaçant. Elles sont réunies par une clef ornée d’une croix pattée, inscrite dans un cercle, cernées d’un tore.

Le clocher barlong, épaulé de contreforts à ressauts et percé sur ses quatre faces de fenêtres dont trois d’entre elles résultent de travaux du XXes., fut sans doute abaissé d’un niveau.

Il en fut de même pour le plafond de la nef qui recoupe le sommet de l’arc triomphal inscrit dans une voussure.

Des doutes persistent quant à la datation de la nef unique et charpentée. Celle-ci intègre en effet une porte en arc brisé, à l’ouest, et une fenêtre, au sud, ourlée comme la fenêtre du chœur d’un étroit chanfrein. Ces critères stylistiques plaident en faveur du début du XIIIe siècle ; en revanche, les deux fenêtres à encadrement rectangulaire suggèrent une phase de reconstruction ou de réaménagement de la fin du XIVe siècle.

En 1968, à l’occasion de la suppression d’un retable du XVIIes. et d’un autel en bois, un ensemble de peintures murales a été découvert dans le chœur ; classées au titre des objets mobiliers l’année suivante, elles furent restaurées en 1972. Le programme, relativement bien conservé se compose sur le chevet d’un panneau consacré au Christ en majesté accompagné des symboles de saint Jean et de saint Mathieu, l’aigle à gauche et l’ange à droite, portant tous deux de longs phylactères aux inscriptions désormais illisibles. Les deux autres symboles des évangélistes, le lion de saint Marc et le taureau de saint Luc sont placés sur un fond en faux appareil de pierres ornées de fleurs, aux retombées sud et nord du berceau.

Le registre inférieur est réservé à deux scènes hagiographiques : le « Ravissement de Marie-Madeleine », et « le Martyre de saint Namphaise ». Marie-Madeleine, patronne de l’église, est figurée à droite, les mains jointes, revêtue de sa seule longue chevelure, auprès de trois anges. Saint Namphaise, chef de l’armée de Charlemagne, retiré pour mener une vie érémitique dans la forêt de la Braunhie (près de Caniac-du-Causse), figure à gauche, portant ses entrailles près du taureau furieux qui, selon la légende, l’éventra en 799. Le saint porta ses entrailles jusqu’à son oratoire où seraient intervenues de nombreuses guérisons miraculeuses (épilepsie ou démence). Des motifs de « serviettes roulées » complètent le décor à la base des murs.

L’édifice renferme un bénitier en pierre de facture rustique et un tableau du peintre Laroche (1667) figurant Marie-Madeleine, disposé à l’origine au centre du retable.

Les travaux engagés en 2007 ont concerné la réfection de la couverture du clocher, la pose de gouttières et au remplacement des vieux enduits des façades réalisés au ciment. Ce programme de restauration a été aidé par la Sauvegarde de l’Art français à hauteur de 2 000 €.

 

 Valérie Rousset

Le projet en images