Nouvelle-Aquitaine, Charente (16)
Esse, Église Saint-Etienne
Édifice
La commune d’Esse, située dans le nord du département de la Charente, se rattache historiquement au Limousin : la paroisse était du diocèse de Limoges et le Confolentais constitue aujourd’hui la « Charente limousine », pays de granit, dont a été construite, au XIIème s., l’église paroissiale Saint-Etienne. Les ostensions de reliques s’y pratiquaient comme en Limousin. Sur le parvis se dresse un ample tilleul, dit « de Sully », qui a valu à la place de l’église d’être classée au titre des monuments naturels et des sites. La façade dissymétrique est dominée, au nord, par un clocher carré à flèche d’ardoise octogonale sur lequel s’appuie un mur en appentis.
Le portail, qui rappelle celui de Saint-Barthélemy de Confolens, comporte deux voussures reposant sur des colonnettes aux chapiteaux très frustes. Le tympan porte une croix pattée inscrite dans un cercle. Au-dessus, sous l’unique fenêtre sans décor, un bas-relief rectangulaire présente un agneau portant la croix et le Livre dans un médaillon tenu par deux anges.
La nef rectangulaire, à vaisseau unique très remanié au XIXème s., est prolongée, sans grande régularité, par un chœur carré terminé par une abside semi-circulaire voûtée en cul-de-four. A l’extérieur le chevet est heptagonal ; il a été surélevé au cours de la guerre de Cent Ans pour aménager un refuge défensif au-dessus de la corniche ancienne à modillons sculptés. Quatre contreforts massifs de cette époque tardive alternent avec les contreforts d’origine plus fins, semblables à ceux de la nef. Les travaux de 1995 et 1996 ont permis de découvrir dans les deux plus gros contreforts, chargés d’assurer la cohérence entre la nef et le chœur, deux absidioles, depuis mises en valeur, dont l’une contenait une table d’autel médiévale, les restes d’un suaire et un chandelier du XIIème siècle.
La voûte en brique de la nef recouverte d’enduit, qui datait des années 1870, a été remplacée en 1995 par une voûte en lambris de châtaignier.
Le retable baroque, en bois naturel (doré et peint pour l’antependium), n’est malheureusement plus complet ; il a été classé Monument historique en 1908 et 1911. Les quatre colonnes torses du baldaquin ont été déplacées et ont perdu leur couronnement. Dans les années 1860, la famille de Chamborant avait contribué largement à la décoration de l’église (vitraux, cloche, autels, etc.).
La Sauvegarde de l’Art Français a participé, en 1997 et pour la somme de 50 000 F, à la quatrième tranche de travaux (restauration des murs extérieurs de la nef et du clocher).
E. B.