Eragny-sur-Epte, Église Saint-Martin

Église Saint-Martin. L’église d’Éragny dans le Vexin relevait du diocèse de Rouen et l’archevêque en détenait le patronage. Elle possède un plan très simple à vaisseau unique long de 25 mètres dont la nef occupe les deux tiers jusqu’au chœur nettement plus étroit terminé par un chevet plat. Ce plan très simple pourrait remonter au XII^e siècle. Les éléments les plus anciens conservés se trouvent dans le chœur, notamment le contre­fort cruciforme à larmiers de l’angle nord-est du chevet et quelques baies en arc brisé à l’extrémité du chœur et sur son flanc sud. Après la guerre de Cent ans, d’importantes restaurations eurent lieu, à l’angle sud-est du chœur dont le contrefort est constitué de lits alternés de pierre et de briques. La baie contiguë du flanc sud du sanctuaire résulte d’un agrandissement à l’époque classique. La brique prévaut à l’extrémité occidentale de la nef et sur la façade où la pierre est limitée aux chaînages d’angle et au portail central en plein cintre. Le niveau intermédiaire de la façade est percé d’une baie en arc surbaissé sous archivolte à fleuron et le pignon à degrés est animé de deux niches sous archivolte. Des briques vernissées dessinent des losanges, des cœurs et des croix, comme dans les manoirs contemporains d’Éragny et de Vaumain. Un clocher élancé en charpente couvert d’ardoises s’élève à l’extrémité de la nef, supporté par deux massifs de maçonnerie qui épaississent les murs goutterots du vaisseau et qui pourraient être les vestiges d’un clocher antérieur. Au chevet, un monument Renaissance abrite une Vierge de pitié en haut relief. Au-dessus, une Charité de saint Martin est présentée dans l’embrasure d’une baie en arc brisé bouchée. La chapelle greffée au XVIII^e s. sur le flanc nord du chœur – la date de 1747 est portée sur le linteau – sert actuellement de sacristie. La Sauvegarde de l’Art français a accordé en 1999 une subvention de  27 000  F pour  la  réfection  de la toiture  et  des  reprises de maçonneries au pignon.

D. S.