Pays de la Loire, Mayenne (53)
Epineux-le-Seguin, Église Saint-Pierre
Édifice
Église paroissiale Saint-Pierre-et-Saint-Paul. La paroisse faisait autrefois partie de l’archidiaconé de Sablé et relevait de l’évêché du Mans. Elle n’est citée dans les textes qu’à partir du XIIe siècle.
La construction de l’édifice est toutefois antérieure à ces premières mentions et remonte à la première moitié du XIe siècle. Il subsiste de cette église primitive la plus grande partie de la nef, dont le mur sud présente une baie étroite, en plein cintre, appareillée en grès roussard. Le mur nord s’écroula en partie en 1558 et fut reconstruit peu après.
Au sud, à la jonction de la nef et du chœur, le clocher fut ajouté au XIIe siècle. C’est une tour massive soutenue aux angles par des contreforts ; elle est de plan quadrangulaire et édifiée hors œuvre. À son sommet, cette tour présente deux niveaux d’ouvertures sur chaque face : tout d’abord une baie relativement large, à double voussure, que surmontent deux ouvertures plus étroites en plein cintre. Elle est couverte d’un toit en bâtière, que l’on retrouve dans plusieurs églises alentour. Sa face orientale est flanquée d’une absidiole qui abrite une chapelle, dédiée à saint Louis. Percée dans le mur ouest de la tour, une porte au linteau sculpté d’une accolade (ouverte à la fin du XVe ou au début du XVIe s.) en permet l’accès depuis l’extérieur.
Le chœur, dont les murs gouttereaux sont construits dans l’alignement des murs de la nef, fut édifié au XIIIe s. à l’emplacement d’un chœur plus modeste. Il présente un chevet plat percé de deux fenêtres étroites en arc brisé (bouchées lors de la construction du retable). Le même type de baies se retrouvent sur ses murs latéraux. Comme pour la nef, le gros œuvre est constitué de moellons de grès, mais, pour cette partie, les murs sont soutenus par des contreforts à glacis en pierre de taille. Ceux-ci sont réunis à leur sommet par une corniche à modillons, très fruste, que l’on aperçoit plus particulièrement sur la face nord.
Intérieurement, l’édifice forme un volume allongé, le chœur et la nef étant séparés par un épais mur percé d’un arc brisé à double rouleau : la nef et le chœur occupent respectivement deux tiers et un tiers de l’espace. Malgré quelques modestes transformations ultérieures, l’église conserve un aspect ancien.
Le mobilier fut largement renouvelé dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Les trois retables en calcaire, construits en 1766 à l’initiative du curé Jacques-René Guitton de l’Écluse, sont dus à un architecte de Précigné (Sarthe) nommé Lalande. Le retable majeur, plaqué contre le mur du chevet est de forme concave. Il comprend trois travées et a conservé sa statuaire ancienne : saint Pierre et saint Paul, patrons de l’église, dans les niches latérales, sainte Anne et la Vierge dans celle du sommet. Le centre est occupé par un tableau représentant l’Adoration des mages, copie d’après Rubens. Les autels latéraux, disposés à l’entrée du chœur, sont dédiés à la Vierge et à saint Julien, un arc en fer forgé tient lieu de poutre de gloire : c’est l’œuvre d’un maréchal local, Château.
Quelques années plus tard, en 1785, de nouveaux fonts baptismaux furent installés, de même qu’une chaire à prêcher (Perret, menuisier).
La Sauvegarde de l’Art français a accordé en 2004 une aide de 4 000 € pour la réfection de la couverture et la pose d’un paratonnerre.
Dominique Éraud