Île-de-France, Paris (75)
Paris, L’église triomphante
Mobilier
Cette œuvre est la lauréate du concours Plus Grand Musée de France mené en Île-de-France de septembre 2023 à mars 2024 par Allianz France et la Sauvegarde de l’Art Français. Elle va bénéficier d’un mécénat de 8 000 euros offert par Allianz France pour sa restauration.
L’oeuvre
En 1688, un tremblement de terre endommage gravement la coupole du Gesù Nuovo à Naples. Sa reconstruction, débutée à la fin du XVIIe siècle sous la direction de l’architecte Arcangelo Guglielmelli, est accompagnée d’un programme pictural par Paolo De Matteis entre 1713 et 1715. Malheureusement, un autre séisme en 1776 détruit ce travail, dont on conserve cependant des traces grâce à trois œuvres à Naples, Berlin et Paris, dont une à l’église Saint-François-de-Sales. Le tableau est riche en personnages et centré sur la Vierge. Au bas, il représente la rencontre de Salomon et la reine de Saba, évoquant l’Ancienne Loi et les missions jésuites. La partie médiane montre la Vierge entourée de saints, dont Ignace et François-Xavier, ainsi que des figures bibliques comme Aaron, Moïse et David. En haut, Saint Michel et des anges accompagnent le Christ et Dieu le Père. Une esquisse du musée Capodimonte à Naples révèle que le registre inférieur a été ajouté ultérieurement, probablement sur demande des Jésuites, pour souligner le rôle missionnaire de l’ordre. L’œuvre, complexe et symbolique, illustre le triomphe de l’Église. Paolo De Matteis, un artiste reconnu et élève de Luca Giordano, a réalisé cette commande tard dans sa carrière. Le tableau a été donné à la paroisse Saint-François-de-Sales entre 1940 et 1950 par M. et Mme Jacques Rouché.
La restauration
L’œuvre que nous évoquons est un trésor artistique d’une valeur inestimable. Cependant, cette œuvre extraordinaire est aujourd’hui confrontée à des défis majeurs qui menacent sa préservation pour les générations futures. La couche picturale de l’œuvre a subi plusieurs altérations au fil du temps. Ces détériorations se manifestent de différentes manières, notamment par la perte de l’éclat originel des couleurs et la diminution de la vivacité des détails qui caractérisent cette pièce. De plus, des repeints appliqués au cours des siècles, bien que réalisés avec de bonnes intentions, ont maintenant commencé à obscurcir les intentions originales de l’artiste. Ces interventions passées, bien qu’ayant servi à l’époque à masquer les dommages ou à réparer des usures, ont fini par altérer l’authenticité et la pureté de l’œuvre.