Nouvelle-Aquitaine, Lot-et-Garonne (47)
Sainte-Colombe-de-Villeneuve, Église Sainte-Madeleine du Laurier
Édifice
L’église Sainte-Madeleine se situe sur au bord du plateau qui domine la pleine du Lot. Elle a été reconstruite plusieurs fois. L’abbé J.-B. Gerbeau en 1891 témoigne : « Cet édifice, roman du Xlème siècle a subit quelques modifications durant la période ogivale; aujourd’hui l’abside seule possède son caractère primitif. Elle est construite en moyen appareil ainsi que la proue de la nef, qui n’a pas été retouchée. Sa longueur actuelle est 22 mètres sur une largeur de 6m40. A partir de l’arc triomphal, le chœur mesure 6m 20 de profondeur sur 6m80 de largeur. L’arc triomphal est formé par une arcade massive au milieu de laquelle se détache, des deux cotés, une colonne à demi engagée, surmontée de chapiteaux. Sur le chapiteau, placé à droite, se trouvent détaillées les branches du pommier et son fruit ; sur l’autre s’étalent grossièrement découpées, des feuilles d’acanthes, sur lesquelles se détachent trois pommes de pin. Les autres chapiteaux, au nombre de quatre, se trouvent également décorés des feuilles d’acanthes, allongées et disposées dans leur partie supérieure en crochet formant un bec de hibou. Au-dessus, le tailloir, qui forme entablement, est orné de trois rangs de billettes courant autour de l’abside ; il couronne les chapiteaux et marque la naissance d’une voute en plein-cintre. L’extrados a du supporter un clocher arcade.
Cinq arcades, reposant sur de petites colonnes … d’une saillie de 0m20, ornent l’entrecolonnement de l’abside, éclairée par trois fenêtres qui vont chercher la lumière à travers les contreforts au midi.
Malgré l’énorme dimension de l’ébrasement intérieur, ces fenêtres ressemblent, à l’extrémité extérieure, à de véritables meurtrières. Derrière l’autel, une vaste embrasure pratiquée à 0m60 du sol, dans l’épaisseur de la muraille, s’ouvre en dehors par une étroite meurtrière, au bas de laquelle, de chaque côté, sont ménagés deux trous pour faciliter, semble-t-il, la défense de l’édifice ….. toute la travée du choeur, où s’appuie l’autel, est encadrée par une frise en bois, ajourée d’un riche effet, et où se trouvent reproduits les emblèmes du Saint Sacrifice, etc., mais elle est un hors-d’oeuvre à cette place. Puis, les vandales qui l’ont étalée où elle est, n’ont pas hésité à mutiler les deux chapiteaux qui en gênaient la pose !
L’autel, également en bois, possède un retable remarquable de Renaissance, peu dégradé, et bien développé ; deux panneaux, surtout, méritent d’être signalés : l’adoration des Rois Mages et le baptême de Notre-Seigneur ».
Une chapelle, ouverte en brèche sur le côté nord, n’a plus sa voûte en croisée d’ogive, un lambris en tient lieu ; la nef de l’église est également lambrissée. Une porte ogivale, ouverte au nord, on a remplacé une autre de même style, qui s’ouvrait, au midi, dans le cimetière, à la naissance de l’unique travée qui formait, avec l’abside, l’église primitive. A côté de l’ancienne porte, un escalier de trois mètres de haut adossé, pénètre dans le mur de l’église et conduit au clocher. On a récemment exhaussé les murs de l’abside pour jeter dessus une sorte de coiffure conique qui lui donne, vu de certains côtés, l’aspect pittoresque d’un moulin à vent.
Le revêtement du clocher est construit avec un appareil moyen oblong, très régulier et flanqué de cinq contreforts couronnés en glacis et d’une saillie de 0m60 centimètres. »
A partir de description de l’abbé J.-B. Gerbeau, la plus complète pour le moment, il n’y a pas des connaissances sur l’évolution architecturale et archéologique de l’église. On peut voir plusieurs modifications sans pouvoir les dater :
- la reconstruction de la nef au minimum deux fois : 1ère fois pour la création de la chapelle et l’ouverture de la porte à côté Nord (XVème-début XYième? ); 2ème fois pour la reconstruction des couvertures. On a supprimé les voûtes de la chapelle et la sacristie et on refait des charpentes et des couvertures (milieu du XIXème?);
- la création de l’auvent au-dessus de l’entrée principale du côté Nord.
- la surélévation du chevet pour le transformer en clocher (selon l’abbé J.-B. Gerbeau on peut supposer que ces travaux ont été réalisés au milieu du XIXème?);
- la baie axiale du chœur et la baie Nord ont été murées
- les parties des chapiteaux de demi-colonnes centrales ont fait tomber pour installer le retable de l’autel.
-deux couches des peintures murales sont visibles : du XVIIème • début XIX et du fin XIXème
Le projet en images
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