Grand Est, Marne (51)
Fère-Champenoise, Eglise Saint-Timothée
Édifice
Implantée à peu de distance du centre-ville, sur la partie haute du bourg et sur une petite butte, l’Église Saint-TimothÉeest un édifice composite. Le transept, la travée du chœur ainsi que le clocher (tour carrée au-dessus de la croisée du transept) ont été construits dans la deuxième moitié du XIIe siècle. L’abside du sanctuaire date du début du XVIe s., reprenant les caractéristiques décoratives de la fin du gothique flamboyant. La nef a été construite au milieu du XVIIIe siècle. Lors du grand incendie de mai 1756 qui détruisit une importante partie du bourg, l’église Saint-Timothée fut en partie atteinte (sa nef fut détruite) ; la deuxième église Saint-Agnan, elle, détruite, ne sera pas reconstruite. Les deux paroisses furent réunies afin de n’en former qu’une seule. Le centre-ville fut reconstruit, l’église Saint-Timothée retrouva sa nef, construite selon le style de l’époque et grâce notamment à la générosité du roi Louis XV.
L’église est d’une longueur totale de 39 mètres et d’une largeur de 20,5 mètres. La hauteur des voûtes est de 11 mètres. L’église se présente côté ouest comme un édifice massif avec une façade « classique » quelque peu austère, simplement rythmée d’un avant-corps peu saillant avec pilastres plats surmonté d’un fronton triangulaire. Elle est précédée d’un large escalier permettant d’y accéder à partir de la rue adjacente. La faiblesse de la pente de toiture n’en permet pas la vision, ce qui accentue sa majesté obtenue « à peu de frais ». De part et d’autre se déploient les façades latérales de cette nef, percées de larges baies en plein cintre à vitrerie de grisaille. Le côté est, la partie la plus ancienne, offre au regard une plus grande variété de volumes, et notamment, des toitures (transept et chapelles formant double transept, abside polygonale et haute flèche) couvertes en ardoises avec fortes pentes, larges baies à remplages variés). La couverture de la nef, en contraste, est peu pentue et couverte en tuiles mécaniques.
Intérieurement, la nef à quatre travées est scandée par six gros piliers carrés sobrement moulurés, comme les grandes arcades et les arcs doubleaux des voûtes. Les grandes baies cintrées des bas-côtés apportent un éclairage intense dans cette partie de l’édifice. Sous ces baies, des boiseries habillent les murs ; dans les trois premières travées, elles comportent une niche et une statue, la quatrième travée reçoit un autel. Ces boiseries sont identiques à la tribune d’entrée supportant un orgue (au-dessus de celle-ci, la clef de voûte porte une date 1773 indiquant certainement la fin des travaux).
La nef et les bas-côtés sont voûtés d’arêtes. La croisée du transept sous la tour est couverte d’une voûte à liernes, les autres parties de l’édifice (chœur pentagonal, chapelles latérales) sont voûtés à liernes et tiercerons.
Le mobilier de l’église est marqué par la prégnance des boiseries et des autels latéraux (les autels néo-gothiques de l’est ont tous heureusement conservé leur décor et ornementation) outre l’intérêt d’une Vierge à l’Enfant du XVIIIe s., classée au titre des monuments historiques.
Pour la réfection de la charpente et de la couverture de la nef et de la tourelle, la Sauvegarde de l’Art français a apporté une aide de 8 000 € en 2016.
Frédéric Murienne
Le projet en images
Actualités liées
Immobilier
La restauration de la collégiale Notre-Dame-de-l’Assomption
Manifeste d’une architecture classique des XVIIe et XVIIIe siècles, la collégiale – telle que nous la connaissons aujourd’hui – fut construite en 1629 […]
Mobilier
CONCERT ORGUE ET JAZZ À REIMS POUR SAUVER L’ŒUVRE D’ENDERS
Un concert inédit pour mettre le patrimoine en musique et rassembler les générations. « Il y a toujours de la joie dans la […]
Immobilier
Le comité de janvier 2018 apporte un nouveau souffle à 23 églises
L’année 2018 commence sous les meilleurs auspices pour les 23 églises sélectionnées par le comité de la Sauvegarde, le 30 janvier. Auvergne-Rhône-Alpes Voreppe […]