Nouvelle-Aquitaine, Deux-Sèvres (79)
Bouillé-Loretz, Eglise Saint-Pierre-ès-Liens
Édifice
Description
Saint-Pierre-ès-Liens est une église de forme paroissiale ou longitudinale en pierre de tuffeau qui se développe sur 3 vaisseaux et 5 travées. Elle est composée d’un vaisseau central et de deux collatéraux, d’un transept sur deux travées, dont la lecture spatiale n’est pas évidente de l’extérieur. Un arc triomphal (ancien au regard de la stéréotomie) sépare la nef du choeur et comporte en son point le plus haut un Christ en bois jaillissant d’une nuée avec en son centre un tétragramme, l’ensemble est peint en bleu et or. Le choeur est composé d’une voûte d’ogive quadripartite formée d’arcs et de formerets ayant perdu leur point d’appui.
Les sacristies, l’une à droite de l’autel (plus ancienne, est la sacristie historique, celle qui a pris feu) et une seconde à sa gauche sont des édicules probablement tardifs par rapport à la construction originelle à la lecture des façades modifiées et des traces de percussion en vestiges encore visibles.
L’Eglise comporte une belle porte latérale clavée sur le mur gouttereau sud. Elle est surmontée d’une table gravée rappelant l’attachement de l’Eglise de Bouillé-Loretz à l’Eglise Catholique en pleine « contre-réforme » avec pour date 1602.
Enfin, un clocher de pierre caractéristique est décrit dans un mémoire de restauration de 1898 par l’architecte du département.
Historique
L’église se situe dans le bourg, bordée par une place, autrefois cimetière. Le plan de l’édifice résulte de plusieurs campagnes de construction : elle conserve des éléments anciens caractéristiques de la fin du Moyen Age et début du XVIe siècle: voûtes d’ogives pénétrantes, nervures prismatiques retombant sur des culots ornés de feuilles grasses sculptées.
En partie détruite à deux reprises au XIVe et au XVIe siècle, elle est partiellement reconstruite au XVIIe siècle et fait l’objet de restaurations au XIXe siècle, avec la reprise de la nef et la reconstruction de la flèche en pierre du clocher tout fin XIXe.
Le voûtement du transept permet d’établir deux périodes de construction : le bras sud couvert de voûtes d’ogives pénétrantes est datable du XVIe siècle ; le bras nord daterait plutôt du XVIIe siècle. Le chœur plus bas que la nef est épaulé à l’est de contreforts d’angles et accueille un riche retable. Un clocher carré est aménagé à l’avant du chœur. La base du clocher date de la fin du Moyen Age. La façade est percée d’un portail surmonté d’une rosace. A l’intérieur, la nef est divisée en trois travées (nef, collatéral nord et collatéral sud) et conserve trois retables en pierre peints.
Les récentes découvertes pourraient conduire à un classement partiel de l’édifice au titre des monuments historiques.
Centre d’une vie paroissiale établie sur cinq clochers voisins, l’église avait fait, jusqu’à l’incendie en mars 2016, l’objet de réguliers embellissements et enrichissements.
D’après une étude menée par l’architecte Raphaël Chouane.