Hauts-de-France, Pas-de-Calais (62)
Valhuon, église Saint-Omer
Édifice
L’église Saint-Omer faisait partie du doyenné de Saint-Pol, diocèse de Boullogne, mais contigu au diocèse d’Arras. La collation appartenait à l’abbé de Samer, qui partageait la dîme avec l’abbaye du Mont-Saint-Eloi. Le village de Valhuon dépendait du Parlement de Paris, de l’intendance d’Amiens de la gouvernance d’Arras et du bailliage et recette de Saint-Pol.
Les cloches et les ornements de l’église furent enlevés en 1537 par les Français qui venaient de prendre la ville de Saint-Pol. En 1536, le nombre de feux était de 52. Le travail de modénature très fouillé des piédroits est caractéristique des années 1540-1570 dans la région. La nef aurait été reconstruite vers 1580.
Le 11 Août 1603, François d’Orléans, comte de Saint-Pol, vendit à François Le Vasseur, chevalier, sieur du Valhuon, et à dame Isabeau de Fleury, sa mère, toute la terre et seigneurie du Valhuon. L’église fut mutilée par la guerre de Dévolution et la guerre de Hollande. Elle fut saisie sous la Révolution et ses biens confisqués. L’église servit pendant l’An II à produire du salpêtre puis fut vendue sauf la tour le 17 Prairial an VII à un propriétaire du village d’Antin qui la conserva pour la commune. Cette affectation détériora fortement l’édifice et peut expliquer l’importante campagne de restauration de la nef dans les deux premières décennies du XIXème siècle.
A la suite des dégâts causés par la Seconde Guerre Mondiale, d’importants travaux furent entrepris en 1950: la partie sommitale de la tour fut modifiée avec la pose d’un chéneau en béton, une nouvelle flèche en béton reposant sur des madriers de béton posés sur la structure ancienne en pierre de la tour (en remplacement de la flèche de charpente couverte d’ardoises). Un chaînage en béton armé fut posé à cette occasion.
La partie la plus remarquable de l’église Saint-Omer est son clocher. Cette très haute construction carrée est en pierre de taille. La tour divisée en six étages par des cordons moulurés est flanquée de quatre contreforts diagonaux, dont le haut est garni de pinacles. A la partie supérieure, la tour est éclairée par deux fenêtres sur chaque face. On y a accolé une petite tourelle pentagonale en pierre où se trouve l’escalier. Des gargouilles en forme d’animaux se remarquent en haut de la tour. A l’origine, il y avait une flèche en bois couverte d’ardoises. Ayant subi des dégâts de la Seconde Guerre mondiale, elle a été remplacée en 1951 par une flèche en béton armé. Au deuxième étage des graffitis 1761, 1766, 1777 sont gravés.