Hauts-de-France, Pas-de-Calais (62)
Ecques, église Saint-Nicolas
Édifice
Église Saint-Nicolas de Myre. Cette attachante église en croix latine est l’une des seules de la région de Saint-Omer à avoir conservé des éléments d’époque romane, en l’occurrence un élégant clocher ajouré, placé devant le chœur, sur la croisée du transept. Élevé en pierre crayeuse locale, cet ouvrage présente sur ses quatre faces deux étages d’arcades en plein cintre, encadrées de colonnettes. Les plus basses sont aveugles, les plus hautes ajourées, présentant deux arcatures séparées par une troisième colonnette. Le maître d’œuvre a par ailleurs cherché à alléger la silhouette d’ensemble en plaçant sur les angles de hautes et minces colonnettes.
La terrasse sommitale, ceinte d’une balustrade néogothique, porte une flèche d’ardoise qui remplace la flèche d’origine, vraisemblablement en pierre.
Les maçonneries de la nef, du chœur et du transept, construites à l’origine en pierre crayeuse, ont beaucoup souffert de la situation de l’église dans une dépression à l’origine marécageuse, occasionnant jusqu’au xixe s. des venues d’eau, et même de véritables inondations.
Lors des guerres du xvie s., par ailleurs, la proximité des places de Saint-Omer et de Thérouanne, a entraîné de graves déprédations dues au passage des troupes en campagne. En 1537, rapportent les chroniqueurs, l’église dudit Esque a esté enthièrement pillée des gens d’armes franchois de tous ses ornemens, destruicte et ruynée…
On doit à ces dégradations les multiples reprises effectuées en briques, en particulier dans les trois pignons, pratiquement reconstruits, et dans les puissants contreforts placés aux angles. La présence de ces maçonneries de briques, qui procure aujourd’hui au visiteur une heureuse impression de polychromie, s’accompagne de plusieurs millésimes, dessinés en briques jaunes ou gravés dans des cartouches : 1661 sur le grand pignon ouest, encadré de fort pittoresques tourelles en encorbellement ; 1686 sur le pignon nord et 1746 sur celui du sud.
Quant au chœur, dont les maçonneries ont particulièrement souffert, il conserve des fenêtres à remplages flamboyants, largement restaurées, et des voûtes sur croisées d’ogives dont l’une a conservé sa clé, sculptée d’un agneau pascal. Les grandes arcades visibles sur son flanc nord doivent correspondre à une ancienne chapelle latérale, disparue par suite des guerres.
La récente campagne a concerné le drainage périphérique de l’église, la restauration – assez radicale – du clocher de pierre et la reprise de l’un des contreforts nord. A ces travaux sont venus s’ajouter la dépose et la restitution urgente de la tourelle sud de la façade, reconnue prête à s’effondrer. La Sauvegarde de l’Art Français a accordé 33 000 € dont 17 000 du mécénat Duprez-Mulliez en 2013 et 2018 pour la réalisation de ces travaux.
Philippe Seydoux
Bibliographie :
J.-L. Podvin et G. Pouchain, « L’église Saint-Nicolas d’Ecques, un patrimoine méconnu », Bulletin de la Société académique des Antiquaires de la Morinie, t. 27, n° 473, mars 2013, p. 337-357.
Le projet en images
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