Marquise, Église Saint-Martin

NB : La notice publiée ci-dessous est une notice provisoire, la notice scientifique étant en cours de rédaction.

L’église est construite avec une tour massive octogonale de plan carré, en pierre calcaire issue des carrières des Warennes, exploitées depuis l’Antiquité. Cette tour forme la partie la plus ancienne du bâtiment. Une inscription, retrouvées en 1750, mentionne la date de 1001.

En 1001, le seigneur de Marquise, Gentil de Guémy, a l’ambition de remplacer les ruines du sanctuaire du Canet, détruit à la suite de nombreuses invasions normandes, par un édifice emprunt du style architectural de l’époque. L’église romane est construite et figure dans l’enceinte même de la résidence féodale, à proximité du manoir seigneurial et de la cour d’Armes. L’église fut édifiée en pierre de Marquise, acheminée par la Slack. En effet, le terroir de Marquise fut, avec le Tournaisis, le principal centre d’exportation de pierre à bâtir et de sculpture sur pierre dans la France septentrionale et les Pays-Bas.

En 1544, le roi Henri VIII d’Angleterre souhaite reconquérir les territoires perdus lors de la guerre de Cent Ans. Il mène alors une incursion dans le Boulonnais et le village de Marquise est incendié par les troupes anglaises. L’église s’effondre dans un incendie. Seulement deux habitations restent debout. 

Entre 1572 et 1574, le choeur est reconstruit et agrandi. Le transept sud-est est construit, ainsi que les chapelles latérales. Le transept Sud-Est est relié au choeur par une chapelle du XVIe s. consacrée à Notre-Dame de Lourdes. A l’extérieur, une porte bouchée en plein cintre date de la même époque.

Entre 1769 et 1770, la nef de l’église est rebâtie. Son portail monumental porte en son fronton l’inscription « 1770 ». Elle forme une voûte en berceau en bois et est légèrement désaxée par rapport au choeur de l’église. 

En mai 1803, la France déclare la guerre à l’Angleterre. Napoléon Bonaparte choisit Boulogne-sur-Mer pour mener l’invasion. Le camp réunit 60 000 soldats et des troupes prennent position à Marquise. Elles réquisitionnent l’église et en font une immense grange, puis un hôpital jusqu’en 1805.

D’après l’étude de Nathalie T’Kint, architecte patrimoine.