Normandie, Calvados (14)
Saint-Désir, Eglise Saint-Laurent
Édifice
description
L’église suit un plan simple avec une nef unique et un choeur à chevet plat. Un caquetoire précède le portail Ouest.
La couverture de la nef est plus élevée que celle du choeur et elles sont couvertes de tuiles. Le clocher lui est recouvert d’ardoise.
A l’intérieur, l’église dispose d’un patrimoine décoratif intéressant, dont une chaire d’époque Henri IV – une des plus anciennes de la région selon Arcisse de Caumont. Elle abrite aussi un Saint Laurent et une Vierge à l’enfant en pierre de la fin du Moyen-Age ainsi qu’un retable remarquable du XVIIIe siècle.
La forme du chœur est en coque de bateau et le fond en bois peint effet marbre attire l’œil.
histoire
D’origine romane, l’église de Pommeraye, dédiée au culte de Saint-Laurent a été édifiée à partir du XIIè siècle. Des remaniements ultérieurs ont eu lieu du XIVe au XVIe siècle, ce qui se traduit notamment à l’intérieur de l’église par des différences de niveau de charpente entre la nef et le chœur. On remarque aussi l’influence de la contre-réforme dans l’ouverture de la nef et du chœur, et l’emplacement de la chaire.
L’église est bâtie selon un plan allongé avec un charmant porche en bois à l’entrée datant du XVIIe siècle. Ce dernier était le lieu de transition entre les mondes civil et religieux. Sous le porche, le curé pouvait informer les fidèles de la vie de la paroisse mais les notaires pouvaient tout autant intervenir pour régler des questions de droit. C’était aussi un lieu de vie où les habitants se réunissaient pour bavarder, à tel point qu’on évoque parfois les porches comme « caquetoires ».
L’église de La Pommeraye n’a jamais eu d’autre rang que celui de succursale ou chapelle-annexe, sans territoire bien déterminé. Elle était comprise dans les limites de la paroisse de St-Désir, dont l’église du même nom a été construite sur le territoire de Lisieux.
Pendant la Révolution qui voit naître les temples de la Raison ou de l’Être suprême, le conseil général de la commune de Saint-Désir décide en 1793 de choisir l’église de la Pommeraye, seule édifice religieux sur son territoire et d’en faire le lieu dédié au culte laïc et républicain qui procède de l’athéisme et s’inscrit dans une volonté affirmée de déchristianisation en s’attaquant à la religion catholique et à ses fondements. A chaque fois, s’y retrouvent les élus locaux accompagnés par les membres du Comité de surveillance, de la garde nationale, des citoyens et de leurs femmes et enfants. En l’église devenu temple de la République, sont désormais célébrées les fêtes décadaires ordonnées par la loi au cours desquelles il est donné lecture des lois et arrêtés avant que ne soient entonnés les hymnes et chansons républicaines, aux acclamations et aux applaudissements du peuple qui ponctue ses cris de Vive la nation, Vive la loi, Vive la République et Vive la Montagne, en se donnant l’accolade fraternelle.