Loubressac, Église Saint-Jean-Baptiste

Perché sur un promontoire dominant la vallée de la Bave, le village de Loubressac abrite l’église Saint-Jean-Baptiste. Son histoire s’entremêle avec celle de l’ancienne église paroissiale Saint-Pierre, initialement située dans la vallée et déplacée au XIIIᵉ siècle sur le site actuel du village fortifié.C’est sous l’impulsion du baron Hugues de Castelnau qu’une première chapelle castrale dédiée à saint Jean-Baptiste fut édifiée sur la frange orientale du nouveau bourg.

Cet édifice, d’abord annexe de l’église Saint-Pierre, fut agrandi au XIVᵉ siècle par Adhémar d’Aigrefeuille, avant d’être achevé en 1520 grâce à Anne d’Auriole et son époux Raymond de Gontaud-Cabrerets.

L’édifice présente une vaste nef voûtée d’ogives, flanquée de quatre chapelles latérales et prolongée par un chœur polygonal. Si les poussées des voûtes de la nef et du chœur sont contrebutées, les chapelles se distinguent par l’absence de contreforts. Un imposant clocher-tour, surmontant la seconde chapelle nord, est desservi par une tour d’escalier en vis dont la voûte d’ogive circulaire impressionne par sa finesse. Cet escalier mène également à une ouverture qui donnait probablement sur une tribune, encore suggérée par les corbeaux de pierre subsistants.
À l’intérieur, le chœur communique avec deux sacristies, l’une accolée au presbytère.  Les voûtes et leurs nervures ont conservé un décor peint du 19° siècle très coloré et rehaussé de motifs au pochoir. D’infimes fragments encore visibles sur les murs attestent de décors plus anciens.

L’un des éléments les plus remarquables de l’église est son portail d’entrée, partiellement mutilé en 1572 lors de l’occupation protestante de Loubressac. Son tympan historié représente un Christ en majesté entouré de la scène de la Crucifixion, avec saint Jean et la Vierge Marie de part et d’autre de la croix. Deux médaillons latéraux illustrent, à gauche, la présentation du Christ et, à droite, un personnage énigmatique, peut-être Judas, portant une bourse autour du cou. Adam et Ève, aux angles de l’archivolte, rappellent le thème du Péché originel.

Une inscription latine, gravée sur la voussure, atteste de l’arrivée du recteur Lafargue en 1520 : « Anno verbi incarnati MDXX quarto idus aprilio insept fuit Lafargue rectore. »